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«C'est une crise», a lancé le grand chef de la nation Nashnawbe Aski, Derek Fox.
La plus récente vague de COVID-19 place certaines collectivités isolées au point de rupture. Le nombre de nouveaux cas augmente et les ressources diminuent.
Le Nunavut a annoncé dimanche 22 nouveaux cas, portant à 196 le nombre d'infections confirmées au cours des 10 derniers jours.
Cela représente le cinquième de tous les cas confirmés sur le territoire depuis le début de la pandémie, il y a près de deux ans. Le médecin hygiéniste en chef, le Dr Michael Patterson, dit que cela représente un terrible fardeau sur le système de santé du Nunavut.
Au Labrador, la COVID-19 s'est manifestée pour la première fois dans des endroits de la côte septentrionale. Des leaders prient la population de faire preuve de prudence et imposent des restrictions strictes sur les déplacements vers les collectivités locales.
Des restrictions de déplacement sont aussi en vigueur au Nunavik, dans le nord du Québec, jusqu'à la mi-janvier. Plus de cent trente cas ont été rapportés du 27 au 31 décembre.
Selon la grande chef adjointe de la nation innue, Mary Ann Nui, l'incapacité à obtenir rapidement les résultats des tests ajoute à la tension.
Le gouvernement fédéral a déployé une équipe d'intervention composée de trois infirmières, de deux agents de la santé environnementale et d'un paramédic à Bearskin Lake, un territoire autochtone du nord de l'Ontario. Elle a apporté des tests de dépistage. L'endroit compte plus de 40% de ses 400 habitants qui sont infectés. Les responsables de la santé de la Première Nation de Sioux Lookout y ont envoyé deux infirmières.
«C'est une crise», a lancé le grand chef de la nation Nashnawbe Aski, Derek Fox.
Il n'y a aucun hôpital à Bearskin Lake. Seules deux infirmières travaillent à un dispensaire. En cas d'évacuation urgente, trois heures de vol séparent l'endroit de Sioux Lookout ou de Thunder Bay, et encore seulement si les conditions météorologiques permettent un atterrissage.
Selon M. Fox, cette aide est insuffisante.
«Le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial doivent reconnaître que c'est une crise, s'exclame-t-il. Ils ne considèrent pas cela comme une crise. Ils attendent de voir ce qui va se passer.»
La ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, dit en avoir parlé dimanche avec M. Fox au téléphone. Elle a rappelé que le gouvernement fédéral pouvait apporter de l'aide.
«J'ai réitéré que nous étions là pour eux, que nous étions là pour les appuyer. Ils doivent nous énumérer ce dont ils ont besoin. Nous allons travailler fort pour nous assurer que les ressources sont disponibles», a-t-elle souligné.
Mme Hajdu a indiqué qu'une aide de 483 000 $ sera remise à la communauté pour l'approvisionner en nourriture, en équipement de protection personnelle et en bois de chauffage.
Tant de personnes sont si malades, que même l'approvisionnement pour les fours à bois est devenu un défi, a ajouté la ministre.