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Il doit tenir une conférence de presse en après-midi avant de partir pour Ottawa.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré mercredi qu'il appartenait aux Ukrainiens de décider de la manière dont la guerre avec la Russie se terminerait.
Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, M. Trudeau a rejeté les commentaires faits plus tôt dans la journée par le nouveau secrétaire américain à la Défense. Pete Hegseth venait de déclarer qu'il n'était pas réaliste pour l'Ukraine de maintenir les frontières qui existaient avant l'invasion russe de 2014.
M. Trudeau terminait une visite d'une journée dans la capitale belge axée sur le renforcement des liens commerciaux et de défense du Canada avec l'Europe, alors que le président américain Donald Trump menace l'économie canadienne et parle de faire du pays un État américain.
Le premier ministre s'est dit inspiré par le choix de certains Canadiens d'annuler leurs vacances aux États-Unis et de soutenir l'économie nationale et locale.
Mais il n'a pas expliqué pourquoi il y avait eu si peu de commentaires publics de la part des alliés du Canada pour contrer les attaques verbales de M. Trump à la souveraineté canadienne.
M. Trudeau était mercredi à Bruxelles après sa participation à un important sommet sur l'intelligence artificielle, à Paris, où il a déclaré que les libéraux prévoyaient d'utiliser la présidence canadienne du G7, cette année, pour faire pression en faveur de mesures de protection et d'investissements dans les technologies de l'IA.
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Plus tôt mercredi, M. Trudeau a rencontré le secrétaire général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, et les deux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa.
Mme Von der Leyen a déclaré dans son discours de bienvenue que l'histoire du Canada et de l'Union européenne est celle de bons alliés et d'amis dignes de confiance, alors que «la confiance est plus que nécessaire dans un monde imprévisible».
M. Trudeau a déclaré que l'Accord économique et commercial global (AECG) entre l'Union européenne (UE) et le Canada avait créé «une prospérité énorme des deux côtés de l'Atlantique».
«C'est quelque chose dont nous parlons beaucoup de faire encore plus de manière fiable et digne de confiance», a-t-il déclaré dans ses remarques aux médias.
Ottawa a signé des accords pour exporter de l'hydrogène vers l'Allemagne et a amorcé des discussions avec Bruxelles sur la manière dont le Canada pourrait fournir des minéraux essentiels pour des biens comme les véhicules électriques.
Cette collaboration pourrait s'intensifier à mesure que les dirigeants européens se joignent aux Canadiens afin de repousser les menaces du président Trump d'imposer des tarifs douaniers dommageables et de s'adonner à une expansion territoriale.
M. Trump a signé le 1er février un décret imposant des tarifs punitifs au Canada — 10 % sur l'énergie et 25 % sur toutes les autres importations — mais les a suspendus jusqu'au 4 mars, en attendant ce qu'il a appelé un effort pour conclure un accord économique avec le Canada.
Il a également critiqué à plusieurs reprises les politiques de l'UE et menacé aussi d'imposer des tarifs sur les produits des pays membres, en ciblant en particulier l'industrie automobile européenne.
Les remarques répétées du président sur l'achat ou l'annexion du Groenland, qui fait partie du royaume du Danemark, ont également provoqué des réunions d'urgence des dirigeants de l'UE. Leurs inquiétudes font écho à celles de M. Trudeau, qui a déclaré la semaine dernière que le désir déclaré de M. Trump de faire du Canada un État américain était «une réalité».
Les libéraux ont déclaré que l'augmentation des échanges commerciaux avec l'Europe était l'une des options sur lesquelles ils s'appuyaient pour naviguer dans une relation plus incertaine avec les États-Unis.
Les échanges commerciaux entre le Canada et les pays de l'UE ont augmenté depuis l'entrée en vigueur provisoire de l'AECG en 2017, malgré le fait que certains pays, dont la France et la Belgique, n'aient pas ratifié complètement l'accord.
Les liens entre le Canada et l'UE pourraient être encore renforcés par un pacte de défense et de sécurité en cours de négociation.
Un point à l'ordre du jour du 9 janvier du comité des représentants permanents du Conseil de l'UE, qui coordonne les plans de haut niveau de l'instance, demandait «l'autorisation de négocier» un protocole pour un éventuel «partenariat de sécurité et de défense UE-Canada».
Bruxelles a commencé à conclure des pactes de sécurité avec d'autres pays l'année dernière, après avoir repris l'idée à la suite de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en 2022.
L'UE a signé des accords avec le Japon et la Corée du Sud en novembre dernier. Ils ont tous deux appelé à «promouvoir une coopération navale concrète», comme des exercices conjoints, l’échange d’informations sur les industries de défense et l’autorisation pour les navires militaires d’accoster pour réparation ou ravitaillement.
Bruxelles a également signé des accords avec quatre pays européens qui ne font pas partie de l’UE, portant sur des questions telles que les infrastructures sous-marines et la gestion des frontières.
En septembre dernier, Affaires mondiales Canada a transmis à la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, une note d’information marquée «pour décision» sur le thème «Partenariat de sécurité et de défense entre le Canada et l’Union européenne».
La note d’information a été caviardée en vertu des exemptions à la Loi sur l’accès à l’information et le ministère n’a pas voulu décrire le contenu du document, invoquant la confidentialité.
«Le Canada et l’UE entretiennent une relation solide et multidimensionnelle, et cela inclut les questions de sécurité et de défense», a écrit le ministère dans un communiqué.
Le Canada fait déjà partie d’accords de défense avec l’UE qui, entre autres, lui permettent de déplacer du matériel militaire à travers les frontières des pays membres pour soutenir l’Ukraine. Ottawa a également envoyé un petit nombre de fonctionnaires pour aider aux missions de défense de l’UE.
L'UE joue un rôle plus important dans la défense du continent, après des décennies consacrées à l'intégration économique.
Depuis 2009, l'UE dispose d'une clause de défense mutuelle qui stipule que les membres ont l'obligation d'aider tout autre membre qui est victime d'une agression armée sur son territoire.
L'idée d'une armée européenne a souvent été évoquée au fil des décennies. Le président français Emmanuel Macron, particulièrement enthousiaste face à cette idée, estime qu'elle réduirait la dépendance du continent à l'égard du soutien américain.
La visite de M. Trudeau intervient avant les réunions à Bruxelles de l'alliance militaire de l'OTAN et du Groupe de contact de défense de l'Ukraine, auxquelles participera le ministre de la Défense, Bill Blair.
— Avec des informations de Dylan Robertson à Ottawa