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Le premier ministre Justin Trudeau a nommé mercredi l’ancien gouverneur général du Canada Daniel Johnston à titre de «rapporteur spécial indépendant».
Le premier ministre Justin Trudeau a nommé mercredi l'ancien gouverneur général David Johnston en tant que rapporteur spécial chargé d'examiner les allégations d'ingérence de la Chine dans les deux dernières élections fédérales au Canada.
Ce dernier aura notamment le mandat de déterminer si le lancement d'une commission d'enquête indépendante, telle que réclamé par plusieurs, est nécessaire ou non.
En annonçant par communiqué que le choix s'est arrêté sur M. Johnston, le bureau du premier ministre a indiqué que la nomination survenait après «des consultations menées auprès de tous les partis à la Chambre des communes».
Mardi, les bloquistes et néo-démocrates ont fait savoir qu'ils avaient décliné une demande du cabinet du premier ministre de suggérer des noms de personnes pour occuper le poste du «rapporteur spécial indépendant».
Les deux partis d'opposition avaient fait valoir que seule une enquête publique et indépendante permettrait d'éclaircir les questions soulevées par une série de reportages du réseau Global et du quotidien The Globe and Mail.
Ces articles, basés sur des fuites de sources du milieu du renseignement, détaillaient les allégations à l'effet que la Chine aurait tenté de soutenir des candidats considérés comme amis du régime au cours des deux dernières élections et que Pékin aurait eu pour objectif que les libéraux soient réélus à la tête d'un gouvernement minoritaire en 2021.
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«Sans juger des états de service de M. Johnston, on ne peut que constater que Justin Trudeau s'entête à ne pas déclencher maintenant l'enquête publique et indépendante que tout le monde réclame», a souligné le chef bloquiste Yves-François Blanchet dans un communiqué.
«Il n'est pas question d'utiliser le mandat du rapporteur spécial dont on ne connaît pas encore les détails ni la durée, pour garder le Parlement et la population dans l'ignorance.»
La whip du NPD, Rachel Blaney, a quant à elle mentionné que son parti respectait l'engagement de M. Johnston à l'égard du service public.
«Il est crucial que le gouvernement permette à son travail d'avoir une large portée et de ne pas être entravé, a-t-elle écrit. Les Canadiens méritent des réponses aux graves allégations d'ingérence étrangère, et il s'agit d'un pas significatif dans cette direction.»
Les conservateurs n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de réaction.
M. Trudeau a annoncé, la semaine dernière, son intention de nommer un «éminent Canadien« au nouveau poste de rapporteur spécial et indépendant chargé de se pencher sur les révélations des dernières semaines. Le premier ministre s'était alors engagé à ce que son gouvernement suive toute recommandation que celui-ci formulerait sur les actions à entreprendre.
«Je suis convaincu qu'il mènera un examen impartial pour s'assurer que toutes les mesures nécessaires sont prises afin de préserver notre démocratie ainsi que de maintenir et renforcer la confiance à son égard», a déclaré mercredi M. Trudeau.
Son bureau a assuré, dans le communiqué de son annonce, que le mandat de M. Johnston sera «vaste». «Nous travaillerons avec M. Johnston pour mettre la dernière main à son mandat dans les jours à venir, et le mandat sera rendu public par la suite», peut-on lire.
M. Johnston a été gouverneur général de 2010 à 2017. Il est présentement commissaire aux débats des chefs, poste qu'il quittera en raison de sa nomination comme rapporteur spécial.
Les appels à la tenue d'une commission d'enquête se sont multipliés au cours des dernières semaines. En plus des néo-démocrates et bloquistes, l'opposition officielle conservatrice réclame aussi une telle enquête.
Les demandes en ce sens se sont aussi fait entendre du côté d'anciens conseillers du premier ministre, comme Gerald Butts, cités par le Globe and Mail. Un ancien directeur général des élections a fait de même.
Morris Rosenberg, cet ancien haut fonctionnaire qui a produit un rapport d'évaluation sur le protocole conçu pour informer les Canadiens en cas de menaces à l'élection fédérale de 2021, a aussi déclaré sur les ondes de CTV que l'option d'une commission d'enquête devrait selon lui être sur la table.