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«Nous constatons que le système d’immigration fédéral est toujours aussi déficient», ont dénoncé les députés Rhéal Éloi Fortin et Alexis Brunelle-Duceppe.
Des élus du Bloc québécois ont accueilli Rose Emmanuelle Aurore Eva Ebengue à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, en présence de sa famille et de ses amis, samedi. Ils souhaitent qu'Ottawa précise leurs politiques en matière d'immigration pour que «ce genre de situation ne se répète pas».
D'origine du Cameroun, la jeune femme a été expulsée du pays en janvier 2020 pour avoir continué de travailler à temps partiel dans une boutique de vêtements de Mirabel, alors qu’elle avait complété ses études le 17 septembre 2019, quelques semaines plus tôt que prévu.
Aujourd’hui, accompagné de @RhealFortin , j’ai eu la chance d’accueillir Rose Eva à l’aéroport de Montréal. Victime du manque d’humanité du fédéral, il lui aura fallu 3 ans pour revenir au Québec. Bienvenue chez toi Rose Eva! 💙⚜️🫶 pic.twitter.com/Tn71KTFDFN
— Alexis Brunelle-Duceppe (@Alduceppe) January 29, 2023
«Nous sommes heureux du dénouement pour Rose Eva, une jeune femme intelligente qui viendra assurément contribuer à notre société. Mais nous constatons du même souffle que le système d’immigration fédéral est toujours aussi déficient. Immigration Canada et le gouvernement fédéral doivent faire mieux, et améliorer leurs politiques et communications afin d’éviter que ce genre de situation ne se répète», ont soutenu les députés Rhéal Éloi Fortin et Alexis Brunelle-Duceppe.
À l’aéroport de Dorval avec @Alduceppe pour accueillir Rose Eva en présence de sa sœur (photo). Rose a été exclue pour avoir terminé ses études plus tôt et avoir travaillé en attendant de faire sa demande de résidence per. Son vol est retardé, elle devrait arriver à MTL vers 15h. pic.twitter.com/z4yjamAswA
— Rhéal Fortin (@RhealFortin) January 28, 2023
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Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) lui reproche d’avoir travaillé après l’obtention de son diplôme de l’institut Teccart, même si sa session prenait officiellement fin le 20 décembre de la même année. Selon la loi en matière d'immigration, les étudiants n’ayant pas présenté un permis de travail post-diplôme doivent cesser de travailler au moment où ils reçoivent la confirmation écrite qu’ils ont terminé leur programme d’étude avec succès.
Sa soeur, Fernande Messina et Rose Eva à l'aéroport international de Montréal, samedi. | Crédits photo: Courtoisie du Bloc québécois
Même si la jeune femme avait reçu des offres d'emploi et s'était intégrée à la société québécoise, IRCC lui avait émis un avis d’exclusion, en vigueur le 27 janvier 2020. Le Bloc québécois avait alors réclamé l’intervention du ministre de l’Immigration de l’époque mais sans succès.
«Nous nous sommes collectivement privés d’une précieuse ressource en informatique, fraîchement diplômée d’une institution québécoise et parfaitement intégrée à notre société, pendant trois ans, alors même qu’une pénurie de main-d’œuvre frappait et frappe toujours de plein fouet plusieurs secteurs de notre économie. Qui plus est, elle avait reçu plusieurs offres d’emploi avant d’être expulsée», ont renchéri les députés du Bloc.
Selon le parti, Rose Eva aurait commis une «erreur de bonne foi qui lui a coûté cher». À travers son cas, ils dénoncent notamment la lenteur du système fédéral et demande des précisions quant aux règles en matière d'immigration.
«Nous estimons que le règlement mérite une précision et surtout une amélioration, particulièrement dans le contexte actuel où plusieurs employeurs se battent contre la pénurie de main-d’œuvre. Pourquoi ne pas abolir cette formalité administrative afin de permettre à ceux qui détiennent un permis d’étude valide, de travailler sans égard à l’avancement ou à l’achèvement de leur programme d’étude?» a proposé le porte-parole en immigration, réfugiés et citoyenneté du Bloc québécois.
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Le porte-parole du Bloc en matière de justice, Rhéal Éloi Fortin, demande également des précisions sur la manière dont les heures de travail autorisées sont calculées sur les permis d’étude. «Est-ce du dimanche au samedi, ou sept jours consécutifs suivant l’émission du permis? C’est une question simple qui demeure pourtant sans réponse et qui empêche l’étudiant de se conformer adéquatement aux exigences», a-t-il commenté.
En 2022, le gouvernement fédéral avait annoncé l'implantation d'une nouvelle mesure pour les étudiants étrangers afin de répondre à la pénurie de main d’œuvre au Canada. Depuis le 15 novembre 2022, les étudiants étrangers peuvent travailler plus de 20 heures par semaine dans les emplois hors campus.
«La nouvelle politique d’intérêt public d’Ottawa est bien, mais elle arrive trop tard», ont constaté les députés du Bloc Québécois, réitérant leur appui à la volonté du gouvernement du Québec d’obtenir les pleins pouvoirs en matière d’Immigration.
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