Début du contenu principal.
Un problème logiciel qui a provoqué l'écrasement d'un hélicoptère militaire canadien au large des côtes grecques en 2020 sera résolu aux frais du gouvernement fédéral.
Un problème logiciel toujours non résolu, identifié comme la principale cause d'un accident mortel d'hélicoptère militaire au large des côtes grecques en 2020, sera éventuellement réglé, mais aux frais d'Ottawa, à un coût et dans un délai encore à déterminer.
Le ministère de la Défense et le constructeur américain Sikorsky Aircraft ont déclaré qu'ils avaient convenu d'un plan pour résoudre le problème du pilote automatique, qui permet à l'ordinateur du Cyclone CH-148 de prendre la place des humains dans certaines situations.
Mais près de trois ans après que cet ennui technique a provoqué la chute d'un Cyclone dans la mer Ionienne, tuant les six militaires canadiens à bord, on ne sait toujours pas à quel moment cette solution sera mise en œuvre.
La porte-parole du ministère de la Défense, Jessica Lamirande, a indiqué dans un courriel qu'il était trop tôt pour discuter des coûts et du calendrier.
Mais une chose a été finalisée: c'est le Canada qui paiera la note.
Mme Lamirande a précisé que les mises à niveau prévues des logiciels ne sont pas couvertes par le contrat de 9 milliards $ conclu par le gouvernement canadien avec Sikorsky en 2004 pour la livraison et l'entretien de 28 hélicoptères Cyclone.
À lire également:
«Nous nous engageons à améliorer en permanence la sécurité de nos flottes et de ceux qui les exploitent», a précisé Mme Lamirande.
Le porte-parole de Sikorsky, John Dorrian, a indiqué de son côté que l'entreprise, qui n'a pas encore livré tous les Cyclone prévus, près de 20 ans après la signature des contrats initiaux, attend maintenant un nouveau contrat pour ces travaux.
«Suite à l'attribution d'un contrat par la Défense, Sikorsky achèvera le développement, les essais en vol et le téléchargement des améliorations apportées à la flotte de CH-148», a précisé M. Dorrian dans un courriel.
Le gouvernement fédéral a été invité à agir rapidement depuis la publication de deux examens militaires internes, qui ont identifié le problème du pilote automatique comme la principale cause de l'accident mortel du Cyclone le 29 avril 2020, au large de la Grèce.
La tragédie a coûté la vie au caporal-chef Matthew Cousins, aux enseignes de vaisseau de 1re classe Abbigail Cowbrough et Matthew Pyke, ainsi qu'aux capitaines Kevin Hagen, Brenden MacDonald et Maxime Miron-Morin. L'accident a également secoué le pays pendant certains des jours les plus sombres de la pandémie.
Des membres de l'état-major ont laissé entendre à plusieurs reprises que le problème n'était pas grave, rappelant que l'Aviation royale canadienne avait élaboré des protocoles et des procédures pour éviter une répétition de cette tragédie, en entraînant les pilotes de Cyclone à éviter certaines manœuvres.
Dans une entrevue récente, le lieutenant-général Eric Kenny, commandant de l'armée de l'air, se disait «très confiant» de la sécurité des militaires. «Sinon, ils ne piloteraient pas cet appareil», disait-il.
Au cours des dernières années, un certain nombre de Cyclone ont été déployés outre-mer. Embarqués sur des navires militaires canadiens, ils sont principalement utilisés pour des missions de recherche et de sauvetage, des missions de surveillance et des missions anti-sous-marines. Le lieutenant-général Kenny a déclaré que ces appareils avaient très bien performé sur le terrain.
D'autres problèmes ont toutefois surgi, notamment la découverte de fissures de queue sur la quasi-totalité de la flotte, en raison d'un défaut de conception. Sikorsky a accepté de couvrir le coût de ces réparations-là, mais elles n'ont pas encore été mises en œuvre.
Larry McWha, un ancien commandant d'escadron d'hélicoptères Sea King, a décrit le problème du pilote automatique de la flotte de Cyclone de grave défaut de conception d'un logiciel, compte tenu de ses conséquences potentiellement mortelles.
Le fait que le gouvernement canadien couvre la facture de la réparation du pilote automatique suggère qu'Ottawa assume au moins une responsabilité partielle «pour avoir spécifié, testé et approuvé les règles de conception et de contrôle d'origine qui ont conduit à la perte tragique d'un avion et de son équipage», a estimé M. McWha.