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La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a évité de répondre lundi aux très nombreuses questions quant à la décision de son gouvernement de tenter de traîner des francophones de la Colombie-Britannique devant la Cour suprême.
S’agit-il d’un désaveu de votre travail ? Justin Trudeau doit-il intervenir ? Êtes-vous à l’aise avec la décision ? Quelle est la logique ? Saviez-vous que le ministre de la Justice allait interjeter appel ?
Peu importe la question, la ministre esquivait en encensant son projet de loi qui vise à moderniser la Loi sur les langues officielles et expliquant que de protéger et promouvoir le français est «une priorité absolue» du gouvernement Trudeau.
«Je vais continuer de travailler d’arrache-pied pour m’assurer que nous allons tout faire pour protéger et soutenir nos langues», a notamment répondu Mme Petitpas Taylor lors d’une conférence de presse où elle annonçait du financement pour des projets de l’Université de Hearst, en Ontario.
Selon elle, les questions sur la décision d’interjeter appel d’une décision de la Cour d’appel fédérale qui protège le français devraient être posées au ministre de la Justice, David Lametti.
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La Cour d’appel fédérale a tranché que le gouvernement fédéral n’a pas favorisé l’épanouissement des minorités francophones dans cette province de l’Ouest du pays, mais le gouvernement Trudeau a choisi de se tourner vers la Cour suprême.
M. Lametti avait déclaré vendredi que le gouvernement n’est «pas d’accord avec certains aspects de la décision qui pourraient mettre en péril le soutien à la formation et à l’emploi dont bénéficient chaque année plus de 80 000 Britanno-Colombiens».
Dans un communiqué transmis lundi, les conservateurs qualifient d’’hypocrite' la décision d’Ottawa et estiment que Mme Petitpas Taylor «ne contrôle pas ses dossiers».
«Pendant que le gouvernement nous vantait son projet de loi C-13, il préparait dans les coulisses du tribunal la suspension de la décision qui avait accordé des droits aux francophones. En sabotant les effets de la décision du tribunal, le gouvernement nuit à la réforme des langues officielles. Il brûle des ponts», a écrit Joël Godin, le vice-président du comité permanent des langues officielles.
La décision d’Ottawa a suscité un fort mécontentement du commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, qui s’est dit «consterné», et de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, qui est «abasourdie».
Le plus haut tribunal du pays devra déterminer, sur réception de la demande d’autorisation d’appel du fédéral, s’il accepte d’entendre la cause opposant la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique et Emploi et Développement social Canada.