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Selon les dernières projections électorales, le Parti libéral du Québec serait menacé en Outaouais, la Coalition avenir Québec risquant de balayer les cinq circonscriptions de la région.
La cheffe libérale Dominique Anglade l'admet sans détour: la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault est son principal adversaire en Outaouais.
Mme Anglade était la seule à s'activer samedi matin, au moment où la tempête Fiona s'abattait sur les Îles-de-la-Madeleine. D'autres chefs de partis avaient suspendu leurs activités de campagne.
«L'adversaire, c'est François Legault», a-t-elle lancé en mêlée de presse à Gatineau, au lendemain d'une soirée militante dans un bar de la région qui avait réuni une cinquantaine de personnes.
«Pour nous, la volonté, c'est de véritablement bien représenter l'Outaouais à l'Assemblée nationale. L'Outaouais a été délaissée dans les quatre dernières années, on l'a vu, les résultats en santé et en économie le démontrent.»
Mme Anglade était de passage en Outaouais vendredi et samedi après avoir passé la plupart des 10 derniers jours à Montréal, où son parti espère également sauver les meubles.
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En 2018, les libéraux n'avaient conservé que deux circonscriptions en Outaouais, Hull et Pontiac. Les trois autres, Chapleau, Gatineau et Papineau étaient passées aux mains de la CAQ.
La lutte s'annonce cette fois particulièrement serrée dans Hull, où la libérale Maryse Gaudreault sollicite un sixième mandat; le site de projections Qc125 lui accorde 23 % des intentions de vote, contre 32 % pour la CAQ.
«On a eu quasiment (un raz-de-marée caquiste) lors de la dernière élection, a admis Mme Gaudreault en impromptu de presse. Je pense que ça s'est beaucoup stabilisé depuis.»
Selon elle, les commentaires du premier ministre sortant sur l'immigration, la violence et la cohésion nationale ont «dérangé» dans sa circonscription.
«Il y a beaucoup de personnes issues des communautés culturelles, elles sont bien intégrées, elles parlent français. [...] Ce n'est pas du tout la réalité que M. Legault voudrait bien faire croire», a-t-elle accusé.
Dans Pontiac, les projections donnent 39 % au Parti libéral du Québec (PLQ), tandis que la CAQ n'est pas loin derrière avec 30 % des intentions de vote, selon l'agrégateur de sondages.
Le député libéral sortant, André Fortin, estime qu'il est «nécessaire» à cette étape-ci que M. Legault dise comment il voterait à un éventuel référendum sur la souveraineté.
«C'est de la bonne information que les Québécois devraient avoir, parce que ça démontre qui il est politiquement, [...] s'il a encore cette fibre péquiste-là qu'il a toujours traînée avec lui», a insisté M. Fortin.
Que M. Legault n'ait pas encore divulgué sa position «démontre très clairement qu'il y a encore quelque chose qu'il n'ose pas dire aux Québécois», a-t-il soutenu.
En déficit de popularité, Mme Anglade s'est offert, samedi, un bain de foule au Festival Joie de Vivre de l'organisme L'Accompagnement des femmes immigrantes de l'Outaouais.
Sous un soleil éclatant, elle y a notamment croisé Émilie, une mère de deux bambins, qui s'est dite incertaine de son choix à neuf jours du scrutin, et pour qui les soins aux aînés sont la priorité.
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Et Julie, dont les questions portaient sur l'éducation, mais qui a également applaudi la sortie faite par Mme Anglade au débat des chefs, jeudi dernier, concernant les enjeux de condition féminine.
«Elle a dit: ''Les femmes, on veut vous voir vous épanouir, c'est-à-dire travailler si c'est ça que vous voulez''. Ça, pour nous autres, ça a été un moment tournant. [...] On veut être reconnues à part entière», a-t-elle relaté.
Plus tôt, un groupe de jeunes sportifs demandait qui était Dominique Anglade. `Ah, la personne qui danse sur TikTok?' s'est exclamé un jeune homme de 18 ans, qui a confié qu'il appuierait `Gab' de Québec solidaire.
À Gatineau, Mme Anglade a également eu des mots d'encouragement pour les résidants des Îles-de-la-Madeleine et des environs frappés durement par la tempête Fiona.
Elle a affirmé suivre la situation de près avec les équipes sur place.
«On est extrêmement sensibles à ce qui se passe, c'est pour ça qu'on est en contact constant avec les gens des Îles-de-la-Madeleine. [...] On va continuer de garder contact.»
«Nous, on n'avait pas d'annonces prévues aujourd'hui, donc on continue de rencontrer les gens, tout simplement», a-t-elle expliqué.
La cheffe libérale n'exclut pas de se rendre aux Îles-de-la-Madeleine constater les dégâts sur le terrain.
Par ailleurs, en fin de journée à Lachute, Mme Anglade a déploré que le chef conservateur Éric Duhaime n'ait pu faire un lien entre la tempête Fiona et les changements climatiques.
C'est la preuve que «le climatoscepticisme [...] est bien vivant», a-t-elle lancé.