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Le premier ministre David Eby affirme que la Colombie-Britannique a un besoin urgent d’informations de l’agence d’espionnage canadienne pour l’aider à lutter contre les allégations d’ingérence étrangère au niveau provincial.
Dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau, M. Eby déclare que la Colombie-Britannique ne dispose pas des informations dont elle a besoin pour intercepter et répondre aux allégations d’ingérence étrangère qui pourraient se produire dans la province.
M. Eby affirme que le partage d'informations du Service canadien du renseignement de sécurité se fait attendre depuis longtemps et il exhorte M. Trudeau à mettre rapidement en vigueur les modifications à la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) qui ont été présentées au Parlement le mois dernier.
Sécurité publique Canada affirme que les modifications visent à permettre au SCRS de procéder à une «divulgation plus large» d'informations au-delà du gouvernement fédéral.
«Comment sommes-nous censés agir pour résoudre ces problèmes?» a-t-il demandé lundi lors d'une conférence de presse sur le logement à North Vancouver.
Il a décrit une série de situations ayant des liens présumés avec de l'ingérence étrangère, notamment le meurtre de Hardeep Singh Nijjar, un dirigeant sikh abattu en juin dernier à Surrey.
M. Trudeau a déclaré à la Chambre des communes en septembre qu'il existait des renseignements crédibles selon lesquels le gouvernement indien était impliqué, ce que ce dernier a nié.
«Nous avons vu le premier ministre dire que l'Inde était potentiellement directement impliquée dans le meurtre d'un Britanno-Colombien», a dit M. Eby, qualifiant cette affirmation d'«allégation massive et significative qui a profondément troublé les Britanno-Colombiens».
La lettre du premier ministre Eby indique qu’il existe des raisons crédibles de soupçonner une ingérence de l’État dans les affaires des résidents de la Colombie-Britannique qui ont des relations personnelles ou des parents en Chine, en Iran, en Ukraine, en Inde et en Russie.
Il affirme que son gouvernement a également de «graves inquiétudes» concernant les activités du crime organisé transnational, tandis que les conseils d’experts sur un récent incident de sécurité informatique ciblant les courriels du gouvernement provincial lui donnent des raisons de soupçonner des acteurs au niveau de l’État.
Le solliciteur général de la province, Mike Farnworth, a soutenu le mois dernier que la Colombie-Britannique était convaincue que les récentes attaques de cybersécurité contre ses systèmes informatiques étaient le résultat d'un État, ou d'un acteur parrainé par un État, ciblant les réseaux gouvernementaux.
La lettre de M. Eby demande également au premier ministre de fournir à la Colombie-Britannique des informations sur la situation avant l'adoption du projet de loi sur le SCRS, des informations qui pourraient aider à protéger la population de la province et ses institutions démocratiques contre l'ingérence étrangère.
«Lorsqu'une enquête fédérale révèle que certains membres du Parlement pourraient potentiellement être corrompus par des gouvernements étrangers, la question est très simple: donnez-nous les meilleures informations sur ce qui se passe en Colombie-Britannique», a-t-il martelé en conférence de presse.
Dirigée par la juge québécoise Marie-Josée Hogue, l'Enquête publique sur l'ingérence étrangère dans les processus électoraux fédéraux et les institutions démocratiques examine les allégations d'ingérence étrangère de la Chine, de la Russie et d'autres États étrangers dans les élections fédérales canadiennes de 2019 et de 2021.