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Le premier ministre Justin Trudeau s'attend à ce que les corps policiers utilisent les outils dont ils disposent et «puissent gérer» dans l'éventualité où un «convoi de la liberté» survenait en 2023.
Le premier ministre Justin Trudeau s'attend à ce que les corps policiers utilisent les outils dont ils disposent et «puissent gérer» dans l'éventualité où un «convoi de la liberté» survenait en 2023.
Questionné vendredi à savoir s'il excluait d'emblée de recourir à la Loi sur les mesures d'urgence, M. Trudeau a semblé envoyer le signal qu'il n'envisageait pas, pour l'instant, d'avoir à invoquer la pièce législative de dernier recours.
«Je m'attends à ce que les outils dont les corps policiers disposent soient mis en place pour assurer qu'on n'ait pas une répétition de l'occupation qui a fait mal à énormément de gens au cours de la dernière année», a-t-il dit au cours d'un point de presse en Colombie-Britannique.
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Le premier ministre était interpellé sur le fait que des hauts fonctionnaires se rencontrent déjà pour discuter de la possibilité qu'un mouvement de protestation similaire à celui de l'hiver 2022 survienne au début de l'année prochaine.
«Je pense que c'est important de souligner qu'on s'attend absolument à ce que les Canadiens aient la liberté de s'exprimer (et) de faire des manifestations (...), mais ils ne peuvent pas le faire de façon à faire mal aux autres citoyens», a répondu M. Trudeau.
«Et c'est ce à quoi on s'attend, à ce que les policiers de juridiction puissent gérer», a-t-il ajouté.
Jeudi soir, les députés et sénateurs du comité mixte qui se penche sur le recours à la Loi sur les mesures d'urgence par Ottawa ont appris de la bouche de Jody Thomas, conseillère en sécurité nationale et au renseignement du Bureau du Conseil privé (BCP), que des préparatifs étaient amorcés au niveau fédéral.
Mme Thomas a affirmé que Mike MacDonald, secrétaire adjoint du cabinet pour le BCP, a déjà amorcé des rencontres afin de «commencer à regarder comment nous allons répondre».
Plus tôt ce mois-ci, James Bauder, qui est à la tête du regroupement Canada Unity et qui est l'un des organisateurs du «Convoi de la liberté», afait savoir qu'il en appelait à un deuxième mouvement de protestation.
Dans une publication Facebook, il a soutenu qu'il voulait que les sympathisants du mouvement se rendent disponibles, entre les 18 et 21 février, pour une édition «branche d'olivier» du «convoi» et que les plans étaient de quitter Ottawa pour regagner son chez-soi le 22 février.
À l'hiver 2022, le mouvement de protestation - initialement déclenché par une vague d'opposition aux exigences vaccinales contre la COVID-19 pour les camionneurs - a paralysé le centre-ville de la capitale fédérale pendant des semaines.
Le gouvernement Trudeau avait fini par avoir recours, pendant environ neuf jours, à des pouvoirs exceptionnels en vertu de la Loi sur les mesures d'urgence afin de mettre un terme au blocage.
Les dispositions d'urgence ont notamment permis de geler environ 280 comptes bancaires dans un effort pour fermer le robinet au financement du «convoi de la liberté».
Lors de son récent témoignage à la commission d'enquête chargée de se pencher sur le fondement de la décision d'invoquer la Loi sur les mesures d'urgence, M. Trudeau a vivement critiqué le travail des policiers.
À son avis, un plan souvent évoqué par les autorités de juridiction «n'en était pas un du tout».
En contre-interrogeant le premier ministre, une avocate représentant le Service de police d'Ottawa l'avait toutefois amené à admettre qu'il n'avait jamais lu le plan d'une cellule intégrée impliquant d'autres corps policiers, comme la Police provinciale de l'Ontario.
«Comme vous pouvez voir, il y a un document de 73 pages daté du 13 février qu'un haut membre de la GRC a signé», avait-elle dit.
Le premier ministre s'était alors justifié en disant qu'il se basait sur les conseils des experts qui l'entourent.
Le rapport final de la commissaire présidée par le juge Paul Rouleau doit être remis en février, conformément à des dispositions incluses dans la Loi sur les mesures d'urgence. L'exercice qu'il mène est requis légalement, tout comme celui de l'examen effectué par le comité mixte de députés et sénateurs.