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On indique également que l'itinérance a augmenté dans plusieurs régions du Québec, mais dans des proportions différentes.
Le nombre d'itinérants au Québec a augmenté de 44 % par rapport à 2018, selon un rapport de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) commandé par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
«On peut estimer, sur la base des données disponibles et après avoir fait les ajustements requis, une augmentation de 2523 personnes en situation d'itinérance visible, soit une augmentation de 44 %, ce qui représente une hausse marquée», peut-on lire dans la fiche technique du rapport.
On indique également que l'itinérance a augmenté dans plusieurs régions du Québec, mais dans des proportions différentes. Ainsi, 60 % des personnes en situation d'itinérance dans des lieux extérieurs se retrouvent à Montréal, comparativement à 80 % en 2018.
«Il est important de noter que l'augmentation de l'itinérance dans les lieux extérieurs prend de plus en plus d'ampleur dans certaines régions, telles que la Mauricie--Centre-du-Québec, l'Estrie et l'Outaouais. De fait, on observe une forme de régionalisation de l'itinérance de rue», indique-t-on dans le rapport.
Pour amasser les données, l'INSPQ a déployé des centaines d'intervenants, de travailleurs de rue et de bénévoles durant la nuit du 11 octobre 2022 dans 13 régions du Québec.
Le rapport estime à 10 000 le nombre de personnes en situation d'itinérance durant cette nuit. Le rapport émet toutefois un avertissement concernant sa méthode. «Le nombre estimé de personnes en situation d'itinérance, dans le cadre de cet exercice, ne concerne que la nuit du 11 octobre 2022. Il est inférieur au nombre total de personnes qui connaissent un épisode d'itinérance au cours d'une année.»
On indique également avoir amélioré la méthodologie par rapport à 2018. En effet, les régions de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord ainsi que les municipalités de Gatineau, Trois-Rivières, Drummondville et Saint-Jérôme notamment, ont été ajoutées à l'enquête par rapport à 2018.
La pénurie de logements abordables et la COVID-19 sont des causes identifiées dans le rapport pour expliquer l'augmentation de l'itinérance.
Le rapport stipule que le fait d'avoir été «expulsé de son logement, que ce soit pour non-paiement de loyer, reprise du logement ou tout autre motif» est un facteur qui contribue à précariser certaines personnes à risque d'itinérance.
L'expulsion est d'ailleurs la principale raison évoquée pour la perte d'un logement.
L'itinérance touche plus fortement les Autochtones, particulièrement à Montréal et dans les régions de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord.
Le rapport indique que les Autochtones en situation d'itinérance sont particulièrement présents dans les lieux extérieurs et les ressources d'hébergement d'urgence, et donc moins dans des ressources de transition et les centres de thérapie. Également les Autochtones sont en proportion plus nombreux à avoir passé l'année entière en situation d'itinérance. Les Autochtones sont deux fois plus nombreux «à déclarer que le racisme est lié à la perte de leur dernier logement».
«Devant ces constats, on doit se poser des questions sur les enjeux structuraux, de nature historique et sociale, entourant l'itinérance des Autochtones et des autres problématiques associées. Force est d'admettre que des stratégies pour prévenir tant le basculement dans l'itinérance que la complexification des problématiques vécues sont soit insuffisantes, soit inexistantes, soit inefficaces», indique-t-on dans le rapport.
L'itinérance est aussi surreprésentée chez les personnes ayant été placées dans le passé par la Direction de la protection de la jeunesse, les gens de la diversité sexuelle et de genres ainsi que les personnes ayant été expulsées de leur logement.
Ce rapport met la table pour le Sommet sur l'itinérance de l'Union des municipalités qui se déroulera vendredi. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, y est d'ailleurs attendu de pied ferme. Les municipalités disent manquer de ressources pour faire face au défi de l'itinérance.
La semaine dernière, M. Carmant a été vertement critiqué par la mairesse de Gatineau, France Bélisle. Elle a affirmé qu'au chapitre de l'itinérance, elle faisait la job du ministre à sa place.