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Personne ne va s’étouffer avec un bout de rameau si je vous dis que de nos jours, on ne pratique plus beaucoup le geste de faire ses Pâques au sens propre. Mais il subsiste quelque chose de très intéressant de cette tradition religieuse.
Nous sommes dans ce dernier droit du carême, juste avant Pâques, fête du lapin en chocolat avec des yeux en bonbon jaune qu’on ne mange pas. Et aussi accessoirement, la fête de la résurrection de Jésus qui revint d’entre les morts après un court séjour dans une grotte plus ou moins aménagée. Une épreuve digne de Survivor Québec !
Dans le bon vieux temps de l’ancien temps de nos ancêtres canadiens-français d’il y a fort longtemps, Pâques voulait aussi dire «faire ses Pâques». En gros, tout ça voulait dire qu’après le périple du carême, où on s’était libéré de nos péchés hivernaux, on pouvait demander pardon au Seigneur et recevoir sa communion via le prêtre. Un peu comme un grand reset annuel de purification de l’âme !
On pouvait aussi aller cueillir de l’eau de Pâques, le matin même de Pâques, avant le lever du soleil dans une eau en mouvement qui coule toute l’année. Lire ici, pas un marais le long de l’autoroute 15 vers le nord. Cette eau avait des propriétés protectrices ou protecteuses et guérissantes ou guérisseuses selon votre féminisation 2023.
Mais ça, c’est une autre histoire ! Revenons à notre fesage de ses Pâques !
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Personne ne va s’étouffer avec un bout de rameau si je vous dis que de nos jours, on ne pratique plus beaucoup le geste de faire ses Pâques au sens propre. Au sens religieux de la patente. Mais si on se fie à certains psychologues et beaucoup de coachs de vie, il subsiste quelque chose de très intéressant de cette tradition religieuse.
Cette envie et ce besoin de repartir à neuf au printemps. Comme si au printemps, la renaissance de la nature nous poussait nous aussi à se laver de sa crasse intérieure hivernale pour repartir en version 3.0 de nous-mêmes ! Et Pâques serait ce point tournant sur notre calendrier interne.
J’avoue que je ne déteste pas cette idée ! Et effectivement, chaque année autour de l’éclosion du rush des cabanes à sucre, je suis envahi par cette frénésie de vouloir rebrasser mon moi ! De faire le point. De me remettre à l’équerre. Et pas mal plus qu’au moment de prendre des résolutions du premier janvier. Comme si Pâques, dans le fond, c’était le vrai début de mon année. Et why not ?
Pourquoi ne pas en profiter pour se laver nos vieux péchés. Regarder en arrière pour mieux gosser ce qui s’en vient. Régler quelques petites, moyennes et grosses crottes sul cœur avec ceux qui nous entourent. Vider notre sac un peu trop plein d’affaires qui traînent depuis trop longtemps et qui ne méritent pas qu’on ait ce poids sur nos épaules. Se regarder un peu le nombril et voir si la poussière n’est pas trop présente ou s’il n’a pas pris des proportions inquiétantes sans trop même qu’on s’en rende compte.
Entre deux bouchées d’oreilles de crisse trempées dans la fondue au chocolat, se demander qu’est-ce qui nous éteint et ce qui nous allume. Qui nous éteint ou nous allume. Bref, s’enligner le compas dans la vie vers la destination de notre choix.
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Je le sais ben qu’en ce moment, tu me vois avec le mot cliché qui me clignote dans le front. Tout ça, ça sonne comme de la petite psycho-pop ! Peut-être ! Mais en même temps, je m’en fous pas mal parce qu’au final, j’y crois ! J’ai encore cette belle naïveté en moi qui me fait dire que si on faisait nos Pâques un peu plus souvent, on se bullshiterait pas mal moins nous-mêmes et les autres.
Dans un monde où on prône l’acception de tous tels qu’ils sont, on n’a jamais eu autant peur de la différence. Peut-être que si on faisait notre propre petit carême personnel plus souvent, on aurait un peu moins mal à l’âme. La vie serait probablement moins à genou dans la garnotte. Pis pas besoin d’aller t’installer sur un tapis de yoga sul dessus du mont Washington pour jongler à tout ça. Ça peut très bien se faire assis sur ton sofa avec un sac de chips et une liqueur brune pétillante. Peut-être aussi que ça ne changerait rien… Et c’est ben correct aussi !
Mais la beauté de l’affaire, c’est que Pâques revient chaque année ! Comme on dit : on se reprendra ! Bref, tu feras bien ce que tu voudras…
Ne me reste plus qu’à te souhaiter une namasté de belles Pâques !