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Alex Perron | Entre 64 et 83: l’âgisme au temps de Star Trek
Même vieux, on peut encore avoir une opinion, se tenir au courant des dernières tendances, vouloir accomplir encore quelques trucs, voyager, se saouler, baiser, étudier, aller danser, chialer et tout le reste.
Dans le monde du divertissement, l’âge devient souvent un obstacle au moment même où se pointent des cheveux blancs, des rides, des lunettes imposantes et une hanche qui fait du bruit.
Je sais, ce n’est pas un scoop! Je ne viens pas de lancer une nouvelle théorie qui fera des gorges chaudes dans les chaumières. J’entends encore les rires de jeunes collégiennes à l’annonce de Madonna, 64 ans, qui repart en tournée. Pourra-t-elle bouger sans casser en deux ?
Et pourtant, on trouve ça donc incroyable quand Mick Jagger, 79 ans, se balance le fessier comme un jeune premier pendant 10 secondes sur un vieux hit du groupe.
On ne remet pas ça en question. Double standard entre les dames âgées et les messieurs âgés? Ben oui! Pas de scoop, là non plus!
Mais entre deux cours d’aquarhumatisme, il y a de l’espoir!
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La semaine prochaine, ce sera le début de la saison 3 de Star Trek: Picard à la télé et sur les plateformes. Naturellement, le fan de science-fiction ET de Star Trek en moi sautille comme un bébé devant une purée de bananes.
Mais je suis heureux pour autre raison. Cette ultime saison nous ramène tout l’équipage original de la série Star Trek: The next generation qui a fait un malheur entre 1987 et 1994. Je le répète… tout l’équipage ORIGINAL!
Ils ont tous et toutes entre 64 ans et 83 ans. Sept personnages principaux qui sont assez et pas mal âgés. Même Gates McFadden (la Dre Beverley Crusher) a pu garder ses cheveux gris et blanc. Il n’y a que dans le futur que c’est possible!
Et attention! Ils ne seront pas dans une résidence interstellaire en train de se faire un shuffleboard holographique. Non! Ils reprennent du service aux commandes d’un vaisseau. Ils vont courir, tirer du fusil laser, péter des gueules, éviter des explosions, sauver la terre, argumenter avec des extra-terrestres, avoir du fun, se fendre le front sur un bout de métal, avoir des émotions, solutionner des problèmes et utiliser leur sagesse. Un gros pied de nez à l’âgisme!
Parce que oui, (là, c’est un scoop) on peut ENCORE tout faire ça — où à peu près. Vieillir, ça ne veut pas dire qu’on perd toutes nos couleurs comme une photo Polaroid qui a trop traîné sur un babillard.
On peut encore avoir une opinion, se tenir au courant des dernières tendances, vouloir accomplir encore quelques trucs, voyager, se saouler, baiser, étudier, aller danser, chialer et tout le reste. Tout se passe dans notre tête et dans l’œil des autres. Trop souvent dans l’œil des autres!
Dans le sens où on se limite nous-mêmes ou on accepte les limites que les autres veulent nous imposer. Avec pour seule raison: l’âge. La peur de déplaire, de ne plus être à notre place. D’être décalé. De ne plus être «à jour». On sera tous un jour ou l’autre ce petit vieux et cette petite vieille.
Alors, vaut mieux avoir de l’ouverture, maintenant! Donnons la chance à chacun de mener sa barque jusqu’où ça lui tente. Sans le gosser sur son âge!
L’âge n’est pas un standard, c’est juste un signe du temps.
Encore plus de Jean-Luc Picard qui tire une torpille à photon sur un vaisseau klingon. Encore plus de Madonna qui a encore envie de swinger sur Holiday .
J’ai 51 ans et c’est ce que j’ai envie faire, me rendre le plus loin possible. Au gré de mes envies. Moins de tisane et plus de gin-tonic.