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Lovejoyce Amavi, originaire du Togo est arrivé au Québec en 2017 par le chemin Roxham. Auteur du livre Une histoire du chemin Roxham: je n’ai pas choisi de partir, explique en entrevue avec Meeker Guerrier au bulletin Noovo Le Fil Week-end, que la fermeture du chemin Roxham serait une fausse bonne idée.
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Selon lui, la condamnation de ce passage forcerait les migrants à créer de nouveaux passages beaucoup moins sécuritaires. Sans compter que les procédures pour contrôler toutes les entrées deviendraient plus fastidieuses avec les 800 kilomètres de frontière entre le Québec des États-Unis.
Plusieurs souhaitent que le passage des migrants se passe à la frontière, mais le problème, explique M. Amavi, c’est qu’ils n’ont pas d’autres choix que de passer par le chemin Roxham.
«Quand ils vont arriver à la frontière régulière, on va leur dire: "Vous ne pouvez pas passer par ici, sauf exception". Par exception, on entend avoir de la famille directe aux États-Unis, disposer d’une carte de résident permanente au Canada ou d’un passeport canadien ou encore d’un visa ou bien d’être un enfant non accompagné.»
Les solutions pour Lovejoyce Amavi seraient de garder le chemin Roxham ouvert et de mieux encadrer ces demandeurs d’asile.
«Il faut garder le chemin Roxham ouvert parce qu’on tend la main à des gens qui ont besoin d’aide. Ensuite, quand les gens arrivent, il faudrait leur donner le choix d’aller dans la province du Canada qu’ils désirent. Les migrants anglophones préfèreraient probablement les provinces anglophones et mêmes choses pour les francophones avec le Québec.»
Il ajoute aussi que les migrants qui arrivent par le chemin Roxham sont dans la majorité des cas transportés à Montréal, mais qu’une solution serait de leur demander s’ils souhaitent aller dans les régions du Québec. «Les régions du Québec ont besoin d’être revitalisées. Elles ont besoin de main d’œuvre et de gens pour renforcer les tissus sociaux.»
Une autre solution serait d’offrir une équivalence pour les études et les compétences des arrivants.
«Moi j’étais consultant à la présidence dans mon pays, mais quand je suis arrivé ici, je n’ai pas demandé d’aller travailler dans le cabinet du premier ministre, j’ai pris 500$ de mon 600$ de bien être social pour aller faire une formation de cariste, conducteur de charriot élévateur. Je veux juste travailler et gagner ma vie et c’est la même chose pour pratiquement tous les migrants qui passent par ce chemin.»
Lovejoyce Amavi vivait de la persécution politique pour divergence d’opinions au Togo, son pays d’origine. Il a dû quitter le pays en 2017 parce que sa vie était menacée. Il s’est d’abord retrouvé aux États-Unis, mais à cette époque le pays était sous la présidence de Donald Trump, qui était défavorable aux demandeurs d’asile. En 2017, Donald Trump faisait notamment référence aux migrants haïtiens accueillis par Obama à la suite du séisme de 2010 en Haïti. C’est d’ailleurs à ce moment que Justin Trudeau avait partagé sur Twitter que le Canada serait toujours ouvert à accueillir ceux qui fuyaient des persécutions, ce qui a incité M. Amavi à emprunter le chemin Roxham.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo.