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C'est une personne née avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant pas aux critères masculins ou féminins traditionnels (et juste pour que vous le sachiez, le terme «hermaphrodite» est à bannir).
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«Quand on entend intersexe, on va présumer une troisième identité de genre, alors que ce n’est pas ça, a expliqué Janick Bastien-Charlebois, militante intersexe et professeure au département de sociologie de l’UQAM. La plupart des personnes intersexes se sentent homme ou femme.»
Voyez le reportage de Camille Laurin-Desjardins dans la vidéo.
Pendant longtemps, le corps des personnes intersexes a été perçu comme une «erreur de la nature» qu'il fallait «corriger», et beaucoup d'entre elles ont subi des chirurgies très jeunes, sans leur consentement, afin qu'elles correspondent physiquement au genre qui leur avait été assigné - le tout enrobé d'une culture du secret assez tenace.
Il s'agit d'ailleurs d'une des revendications principales des militants intersexes dans le monde: l’arrêt des interventions faites sans leur consentement.
«Il y a à peine 20 ans, on disait aux parents après l’opération: "Parlez-en pas". Je ne peux pas en parler parce que je suis un monstre», a révélé la responsable à la coordination des services intersexes pour l’organisme Interligne, Hélène Beaupré.
«Le sentiment de monstre, d’extraterrestre, de honte a été beaucoup présent chez les personnes intersexes et est encore présent aussi. Ce n’est pas bizarre, c’est une variation tout à fait normale de la nature», a-t-elle ajouté.
Certaines personnes intersexes peuvent donc avoir vécu des expériences très négatives avec le milieu médical. Et, en même temps, leur réalité est très méconnue de la population en général. Certaines personnes sont peut-être même intersexes sans le savoir, alors qu’on estime qu'il y a environ 1,7% de la population qui est intersexe dans le monde.
«C’est normal, c’est ordinaire même! Autant de personnes que de personnes rousses», a lancé Mme Beaupré.
Crédit photo: Noovo Info
Le Conseil québécois LGBT et l'organisme Interligne veulent remédier à cette situation en lançant des outils pour mieux répondre aux besoins des personnes intersexes: un guide à l'intention des travailleurs de la santé, gratuit et disponible en ligne et le programme «On existe».
Ce dernier comprend notamment un service d'écoute dédié aux personnes intersexes et à leurs proches, ainsi qu'un volet qui vise à sensibiliser la population générale aux réalités des personnes intersexes.