La Journée du chandail rose, soulignée chaque dernier mercredi de février, rappelle que le phénomène est loin de s'estomper. La montée de l’inconfort et de l’intolérance à leur égard est bien réelle.
«Il y a une semaine j’ai vécu une agression dans un contexte de dating et j’ai eu envie de le partager et briser un certain isolement chez moi, mais chez les autres aussi. Je le faisais de façon super candide et le faisant je me disais que j’allais peut-être recevoir des témoignages d’autres personnes et comme de fait j’ai reçu beaucoup trop de témoignages de gens qui ont vécu ce que j’ai vécu», raconte Rafaël Provost, directeur général d’Ensemble pour le respect de la diversité, lors d’un entretien avec Noovo Info.
Il ajoute avoir également reçu des dizaines de messages haineux après avoir partagé son histoire.
«J’ai reçu des commentaires disant que je l’avais cherché, que c’était de ma faute, qu’un vrai homme se serait défendu. On me disait que j’ai fait ça pour attirer l’attention, que c’est normal parce que je suis gai.»
Malgré son emploi et les ressources dont il dispose, Rafaël Provost indique que la haine qu’il a reçue l’a secoué et l’a ramené à son adolescence, lorsqu’il était victime d’intimidation «presque quotidiennement».
«Je pense à chaque personne qui sont dans ces situations et qui n’ont pas les ressources que j’ai, pour qui ça peut parfois être la goutte de trop de recevoir ce genre de commentaires», indique-t-il.
Marie Houzeau, directrice générale chez GRIS-Montréal dit être inquiète de la montée de la haine envers les personnes LGBTQ+. Elle mentionne en entrevue avec Noovo Info qu’elle a récemment reçu des témoignages d’intimidation reliés la diversité sexuelle et de genre, qu’elle n’avait pas entendu «depuis longtemps».
GRIS-Montréal avait d’ailleurs rapporté dans une étude que l’intolérance auprès des personnes LGBTQ+ était en hausse dans les écoles secondaires du Québec.
Dans cette étude, GRIS-Montréal révèle qu’entre 2017 et 2024, le niveau de malaise des jeunes face à l'homosexualité de leur meilleur ami est passé de 15,2 % à 33,8 % pour une amie lesbienne et de 24,7 % à 40,4 % pour un ami gai.
«C’est certain que si le niveau d’aise des jeunes diminue vis-à-vis de la diversité sexuelle, évidemment le climat va se ressentir dans les écoles», souligne Mme Houzeau.
Voyez le reportage de Marika Simard dans la vidéo.