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Plus de 1 138 personnes sont mortes, écrasées dans l'un des pires accidents dans le monde du travail et plus de 2 500 personnes ont été blessées au passage. Un accident est survenu alors des travailleurs de l’atelier de huit étages avaient constaté des fissures dans les murs.
Dix ans plus tard, le travail n’est pas terminé pour les travailleurs de l’industrie du textile, selon plusieurs organismes, dont le Réseau canadien sur la reddition de compte des entreprises (RCRCE). On appelle à l’adoption du projet de loi C-262 — une loi sur la diligence raisonnable — ce qui permettrait notamment aux travailleurs étrangers bafoués d’avoir accès aux tribunaux canadiens.
«Il n’y a aucune loi pour empêcher qu’une telle tragédie se reproduise dix ans plus tard et c’est épouvantable», estime Emily Dwyer, responsable chez RCRCE.
Une loi similaire a été adoptée en 2017 en France.
Cependant, il n'est pas question d’appeler au boycottage de vêtements produits dans ce pays d’Asie, deuxième producteur mondial de vêtements après la Chine.
Les droits des travailleurs, notamment leur salaire minimum, doivent être revus. Amélie Nguyen, du Centre international de solidarité ouvrière (CISO), estime qu'en ayant une prise dans ces pays grâce à des compagnies canadiennes, les choses peuvent s’améliorer pour les travailleuses de l’industrie du textile, qui gagnent 100$ par mois — une somme nettement en deçà du salaire considéré viable.
Colligé par le groupe The Industry We Want, le Bangladesh paierait ses travailleuses de l’industrie textile 74% moins que le salaire nécessaire à subvenir confortablement à leur besoin.
«Il y a une complaisance et une complicité de compagnies de l’industrie du vêtement en ce moment, mais qu’il est possible de contrer grâce à la solidarité internationale», soutient-elle.
Alors que plus de 80% des exportations du pays sont liées au textile, pas question de mettre la clé sous le verrou des usines. La priorité devient désormais de garantir de meilleures conditions de travail, entre autres de permettre le droit de se syndiquer aux employés.
Voyez le reportage d'Anaïs Elboujdaini ci-contre.