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C'est un point de vue qui ne fait cependant pas l’unanimité dans le milieu scientifique.
Selon Pierre-Antoine Gilbert, enseignant et coordonnateur du programme d’agriculture bio au Cégep de Victoriaville, la diversité des cultures et la gestion des sols réduisent les émissions de gaz à effet de serre et protègent la biodiversité. De plus, en utilisation aucun produit chimique, l’agriculture bio se positionne comme une pratique respectueuse de l’environnement.
Mais pour le chercheur à l’Université de Sherbrooke (UdS) et ingénieur en écologie, Essi Parent, la méthode de recherche utilisée pour vérifier l’impact environnemental de l’agriculture bio n’est pas la bonne. Pour avoir un portrait plus exact, il faut évaluer les effets polluants du produit et non de la surface de la terre agricole. De plus, les études d’impacts en bio ne calculent pas le CO2 qui est généré par le fumier, l'un des produits les plus utilisés en agriculture biologique. Ces matières organiques proviennent aussi d’une des pratiques les plus polluantes sur la terre, selon M. Parent.
De l’autre côté, il y a des avantages sur le plan environnemental à utiliser des produits naturels. «On réduit nos émissions de gaz à effet de serre au niveau du transport et de la fabrication de ces engrains», a ajouté M. Gilbert.
Pour l’instant, la littérature scientifique démontre que le bio produit moins que l’agriculture conventionnelle. M. Parent estime toutefois que si l’on décidait d’ici quelques années de produire que du bio, on nuirait à la planète puisqu’on délocaliserait la production.
«En produisant moins, le pays va devoir importer davantage et là on va aller occuper des territoires à l’extérieur, on va déforester et ça aussi ça un impact sur la biodiversité», a expliqué le chercheur de l’UdS.
Cependant, avec les nouvelles technologies, l’agriculture bio augmente sa capacité de production et améliore son rendement, donc la situation pourrait être appelée à changer dans le futur.
Mais la pratique agricole, qui semble se démarquer d’un point de vue écologique, est l’agriculture locale et de proximité. Les consommateurs peuvent se rendre à pied ou à vélo pour chercher leurs légumes et fruits.
«Mes légumes ont parcouru seulement 4km à deux roues avant d’atterrir dans mon assiette», a témoignagé l’une des clientes de la COOP La Charrette, une ferme bio et locale.
De plus, lorsque la terre est plus petite, les maraîchers n’ont pas à utiliser de tracteur ce qui diminue la quantité de CO2 produite par leur production. Ces fermes s’inscrivent aussi dans la vision du développement durable selon Pierre-Antoine Gilbert.
«Ça fait en sorte que les villages sur le plan économique et social vont rester vivants. Ça permet aussi de freiner l’exode vers les villes!»
Voyez le reportage de Valérie Gendron ci-contre.
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