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Dans sa Stratégie d'intervention collective pour le Village, la Ville prévoit notamment le déploiement de nouvelles escouades et des investissements pour plusieurs projets.
Toutefois, l'hôtel Ste-Catherine cause bien des maux aux commerçants à proximité. Ces derniers sont notamment inquiets par rapport à ce qu'il se passe devant le bâtiment.
«Là, je suis tanné. On a un commerce qu’on a travaillé fort pour. On vient d’une famille qui n’est pas très riche. On a travaillé très fort pour qu'aujourd’hui tout se fasse détruire comme ça, non. On pense même à fermer d’ici la fin de l’été», a confié le propriétaire du Cabaret Expose, Martin Barrette.
D'ailleurs le propriétaire a capté des images et des vidéos où l'on voit des personnes qui se droguent en plein jour.
«Le gars vient de se faire hit dans notre ruelle avec toutes les seringues. Check, il est sur le bord de la clôture. Il est junkie et pisse drette-là», a raconté M. Barrette en montrant les images.
«Ici, ce sont les seringues qu'il a laissées après les piqûres», a-t-il décrit en pointant la photo.
Plusieurs toxicomanes séjournent à l’intérieur de l'hôtel Ste-Catherine. Les commerçants ont appris que la propriétaire aurait obtenu un permis pour exploiter davantage de chambres.
Du côté de la Ville, aucun geste concret n'a été déposé contre l'hôtel, mais le Service de police de Montréal (SPVM) assure que l'endroit est surveillé.
«Je vais vérifier pour le permis bien honnêtement», a fait savoir Valérie Plante, la mairesse de Montréal lors d'un point de presse jeudi.
«Je ne veux pas dévoiler toutes les enquêtes qui sont en cours. Mais c’est vraiment un endroit qu’on a à l’œil», a ajouté Fady Dagher, chef du SPVM.
Selon Benoit Langevin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte à la pauvreté et à l’itinérance, l'administration aurait dû créer un site dans la rue directement où le commerçant peut demander l'aide d'un intervenant, qui est déjà prêt à parler aux plus vulnérables.
«La Ville a réduit la quantité de prévention qui était investie avec le travail de rue. On entend la mairesse dire "les intervenants de rue", mais ce dont elle parle c’est de la médiation sociale. Ce qui est différent. C’est le 311 qui déploie les ressources. Mais, il y a une étape avant l’intervention, qui est absolument essentielle pour éviter qu’on se rende à ce genre de scénarios», a-t-il souligné.
Au centre-ville, il n'y aurait pas de centres de jour destinés pour les personnes intoxiquées. Et certains organismes doivent réduire leur offre de services en raison du manque de financement.
«Les refuges ne font plus les hébergements d’urgence. Les besoins au niveau des maladies infectieuses, les surdoses, etc. augmentent sans cesse. On réduit nos heures d’ouverture faute de financement», a déploré Jean-François Mary, directeur général de Cactus Montréal (Services d’injection supervisée).
La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé demande au gouvernement du Québec d'agir aussi.
«Il n’y a pas de toilettes publiques. Il n’y a pas d’espace où ces gens-là peuvent se laver ou avoir de l’eau. On a un gouvernement qui ne reconnaît pas l’importance d’avoir une stratégie urgente sur la question du logement social», a déploré la députée solidaire.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.