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Selon Mining Watch Canada, une quarantaine de compagnies minières canadiennes sont en activité au Chili via plus d’une centaine de projets miniers. Le sol chilien regorge principalement de lithium et de cuivre. Le pays est d’ailleurs le premier exportateur mondial de cuivre, utilisé notamment pour l’électrification des transports.
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À Putaendo, depuis 2015, les citoyens rejettent l’arrivée dans leur secteur d’une mine opérée par la compagnie canadienne Los Andes Copper, qui viendrait y faire l’extraction principalement de cuivre.
Alors que la région doit conjuguer avec la sécheresse depuis une douzaine d’années, les membres du groupe citoyens Putaendo Resiste sont convaincus que l’arrivée de la mine diminuera la quantité d’eau, déjà faible, à laquelle ils ont accès, mais surtout que l’extraction minière viendra contaminer leur source d’eau potable.
«Rien que dans la phase de sondage, de prospection et d’exploration, il y a eu des épisodes de pollution. Et les compensations qu’ils devaient fournir n’ont pas été respectées », déplore Alejandro Valdes, porte-parole de Putaendo Resiste.
Putaendo Resiste soutient que la compagnie a fait de nombreuses infractions aux normes en vigueur «déjà peu contraignantes, avec une irresponsabilité environnementale absolue». Le groupe a porté sa cause devant la commission locale de l’eau. Les diverses démarches entreprises ont permis de repousser les activités de la minière qui, selon les citoyens, devait commencer ses opérations en 2022.
«Nous ne voulons pas de mine, nous voulons du tourisme. Nous ne voulons pas de destruction, nous voulons la préservation. » -Alejandro Valdes, porte-parole de Putaendo Resiste.
Le maire de Putaendo, Mauricio Quiroz Chamorro, déplore lui aussi l’arrivée de la minière aux abords de sa municipalité. Il la voit comme une menace à sa région agricole et patrimoniale. «Nous n’avons jamais intégré la grande mine de cuivre dans notre stratégie de développement», dit-il. Ajoutant que les relations avec les représentants de la minière ne sont pas harmonieuses contrairement à ce que la compagnie pourrait laisser entendre.
Le Chili écrit présentement sa nouvelle constitution et la nationalisation des mines y est proposée. Le nouveau président Gabriel Boric veut aussi mettre fin au néolibéralisme qui permet aux entreprises étrangères d’abuser impunément des ressources du pays. «Nous avons espoir en ce nouveau gouvernement, en le peuple chilien. Nous avons la conviction à Putaendo que les autres ne peuvent pas choisir de notre destin », dit le maire Mauricio Quiroz Chamorro.
En plus des nouvelles normes de son pays, il espère que les Européens, Étatsuniens et Canadiens, qui profitent d’avancées technologiques grâce aux mines de cuivre, se poseront plus de questions sur la provenance de leurs métaux : «quel sacrifice devons-nous faire, les communautés où se produisent le cuivre, pour que vous puissiez profiter de la modernité ? Nous pensons que nous pouvons construire une meilleure planète, plus équilibrée. »
La compagnie Los Andres Copper et sa filiale chilienne Minera Vizcachitas Holding n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevues.