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Lors d’un entretien avec l’animatrice de Noovo Info Marie-Christine Bergeron, Pauline Marois est revenue sur cette soirée tragique, qui s'est déroulée dix ans auparavant.
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D’emblée, l’ex-première ministre a affirmé que ce moment, qui devait être d'une grande réjouissance, ne lui fait ressentir qu’un sentiment de grande tristesse.
«Tous mes députés étaient là, ma famille, ma mère, mes enfants étaient dans l’arrière-scène et d’autres étaient en avant», se souvient-elle.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo.
Malgré tout, Mme Marois affirme que cet évènement ne l’a pas traumatisée, elle qui avait été escortée subitement par des gardes du corps lors de son discours.
«On m’a proposé un gilet pare-balle, on l’a fait faire pour moi. J’ai dit: “Je vous remercie beaucoup.” Je l’ai mis dans le garde-robe, j’ai dit non, a-t-elle raconté. Après ce que j’ai vécu, je ne voulais pas avoir peur de me retrouver en public.»
Le climat politique s’est empiré depuis les dernières années, a admis Pauline Marois. Aux yeux de l’ancienne cheffe du Parti québécois, la pandémie y est pour beaucoup.
«Ce qu’on vient de vivre avec la pandémie a amené beaucoup de gens à se manifester. Les fameux complotistes qui se sont manifestés contre les mesures sanitaires, qui étaient absolument essentielles à mon point de vue», estime Mme Marois.
Cette déclaration survient à la suite de nombreuses menaces à l'endroit de candidats de différents partis politiques.
«Écoutez, vous êtes dans une société où il y a des forums. Vous pouvez donner votre point de vue, vous n’êtes pas obligés d’insulter les gens. Vous pouvez expliquer pourquoi vous êtes contre et ce qui vous choque sans nécessairement passer à un excès de langage», a demandé Mme Marois aux personnes tentées de s’en prendre à des politiciens.
Mme Marois a également salué le grand nombre de candidates qui se sont présentées dans les différentes circonscriptions de la province, lors de ces élections.
«J’aimerais tellement que les femmes puissent continuer de s’engager en politique. Puis, pendant cette élection, il y a un très grand nombre de candidates. Peut-être arriverons-nous à la véritable parité? L’égalité à l’Assemblée nationale, pourquoi pas? J’aimerais tellement ça.»
L’ancienne politicienne a toutefois déploré toutes les difficultés que les femmes rencontrent en politique, et ce, en 2022.
«On va attaquer les femmes en ayant des propos très vulgaires et très agressants. Puis, ça fait un peu partie de la normalité pour certaines personnes», a-t-elle lancé.
Est-ce qu’un parti qui prône l’indépendance du Québec a toujours sa place à l’Assemblée nationale? Selon l’ancienne cheffe du PQ, cette question est évidente.
«Je crois qu’un parti qui a objectif de vouloir faire la souveraineté du Québec, l’indépendance a toujours sa place. Ça a été difficile effectivement au Parti québécois, mais je pense que Paul St-Pierre Plamondon fait un effort considérable pour essayer de remettre le parti en forme, sur la place publique, en prenant des positions claires», mentionne la femme de 73 ans.
Mme Marois a terminé son entrevue avec Noovo Info en encourageant les générations futures à aller voter.
«Leur vie dépend de gestes qui sont posés par des personnes politiques. Et si on ne s’occupe pas de faire les bons choix, on devra vivre avec les décisions qui seront prises à notre nom, sans qu’on ait eu voix au chapitre. Et c’est ça la chance de vivre dans une démocratie», a-t-elle conclu.