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Société

«Vraiment injuste»: les étudiants internationaux font face à un avenir incertain au Canada

«Chaque jour, vous vivez avec une date d'expiration sur la tête parce que vous ne savez pas de quoi demain sera fait.»

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CTV News
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Les associations de migrants font pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il revienne sur le plafonnement des permis d'études internationaux et sur le durcissement des conditions d'obtention d'un permis de travail post-universitaire, estimant que ces mesures laisseront de nombreux étudiants «dans l'incertitude».

Ils affirment que le plafond cible injustement un groupe démographique très spécifique de la population migrante du Canada, tout en permettant à d'autres migrants, y compris les professionnels, d'accéder plus facilement à la résidence permanente.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Tasnimah Ahmed est inscrite à l'Ontario College of Art & Design University de Toronto depuis deux ans grâce à un permis d'études international. Cependant, avec l'introduction de règles plus strictes pour l'obtention d'un permis de travail post-diplôme, elle craint d'être renvoyée au Bangladesh après l'obtention de son diplôme.

«J'ai l'impression que c'est très injuste, parce que beaucoup d'entre nous ont étudié pendant trois ou quatre ans et qu'ils limitent maintenant le nombre de permis de travail, ce qui n'a pas de sens alors que nous nous sommes investis corps et âme dans toutes nos études»
-Tasnimah Ahmed

Au début du mois, le ministre de l'immigration, des réfugiés et de la citoyenneté, Marc Miller, a annoncé que le Canada réduirait de 10 % le nombre de permis d'études internationaux délivrés en 2025, après avoir déjà promis de réduire ce nombre de 35 % cette année, et qu'il mettrait en place des règles plus strictes pour les étudiants qui souhaitent rester au Canada avec un permis de travail post-diplôme.

«Beaucoup d'étudiants sont laissés dans l'incertitude», a mentionné Mehnaz Lamia, représentante des étudiants étrangers à la Fédération canadienne des étudiants. «Chaque jour, vous vivez avec une date d'expiration sur la tête parce que vous ne savez pas de quoi demain sera fait, parce qu'à tout moment les politiques peuvent changer.»

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Selon M. Miller, les nouvelles règles sont une réponse à la pénurie de logements et à leur caractère inabordable au Canada, mais les défenseurs des migrants affirment qu'elles ont laissé de nombreux étudiants internationaux avec un avenir incertain.

«Les règles ont changé au milieu du jeu», a prévenu Sarom Rhom, un organisateur de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement, à CTV News. «Le temps joue contre ces étudiants et les plonge dans une crise massive.»

Rhom et d'autres groupes de défense des migrants font pression pour que le gouvernement fédéral permette aux étudiants actuels de demander un permis de travail post-diplôme selon les anciennes règles.

«Nous demandons au gouvernement fédéral d'accorder un minimum de droits acquis à tous les étudiants qui se trouvent déjà dans le pays et qui se sont engagés à étudier au Canada en vertu des règles existantes», a-t-il dit.

Les groupes d'étudiants se sentent visés

Les étudiants étrangers estiment que leur groupe démographique est injustement ciblé, alors qu'un grand nombre de demandes de résidence permanente sont disponibles pour d'autres groupes de migrants.

Le Canada a distribué des dizaines de milliers d'«invitations à présenter une demande» de résidence permanente, dont près de 6000 au cours du mois de septembre.

Ces invitations à déposer une demande peuvent constituer une porte d'entrée pour la résidence permanente des étudiants, mais elles peuvent également être délivrées à des professionnels travaillant déjà au Canada ou dans d'autres parties du monde.

Cependant, le plafonnement des permis ne concernant que les étudiants étrangers, ils ne croient pas que le chemin vers la résidence permanente soit équitable.

«J'espère vraiment que nous serons prioritaires», a avoué Mme Lamia. «Nous espérons vraiment qu'il y aura plus de ressources et de structures de soutien au lieu d'avoir plus de politiques qui démantèlent ces soutiens et créent des barrières supplémentaires.»

Les défenseurs des migrants font pression pour un traitement équitable de tous les groupes de migrants, et pas seulement pour la mise en place de politiques ciblant les étudiants.

«Nous accordons des avantages à certaines personnes dans notre société avec l'entrée express, qui sont davantage des travailleurs de haut niveau et plus qualifiés, et nous disons que d'autres éléments de notre système d'immigration ne sont plus les bienvenus. Il s'agit donc bien d'une règle de division», a indiqué Chris Ramsaroop, de Justice for Migrant Workers. «Les nuances dans la règle de division sont que beaucoup d'autres communautés racialisées sont attaquées.»

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a répondu que «la plupart de ces invitations sont destinées aux étudiants qui viennent d'obtenir un permis de travail post-diplôme et qui ont besoin d'une voie d'accès à la résidence permanente». Toutefois, l'IRCC n'a pas voulu préciser combien d'entre elles seraient destinées aux étudiants et combien d'invitations seraient délivrées à des travailleurs étrangers temporaires et à d'autres professionnels.

«Il serait injuste de rendre les étudiants responsables de la crise du logement, mais il serait tout aussi injuste d'accueillir un nombre illimité d'étudiants internationaux sans leur apporter le soutien nécessaire, qu'il s'agisse de logement, de soins de santé ou d'un environnement éducatif adéquat , a déclaré l'IRCC dans un communiqué.

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