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Le premier ministre québécois affirme que l'immigration sera la prochaine question de l'urne.
Après avoir pris parti la semaine dernière pour les conservateurs de Pierre Poilievre, le premier ministre québécois François Legault précise sa pensée: son appui dépendra des positions de chaque parti en matière d'immigration.
En mêlée de presse à l'Assemblée nationale jeudi matin, M. Legault a demandé à tous les partis fédéraux de s'engager à réduire de moitié l'immigration temporaire au Québec.
Mon seul parti pris, c’est la nation québécoise. pic.twitter.com/3goyblEY9n
— François Legault (@francoislegault) September 26, 2024
Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, 588 000 immigrants temporaires résident présentement au Québec, un nombre beaucoup trop élevé aux yeux de François Legault qui déplore la pression exercée sur les services publics.
M. Legault affirme que l'immigration sera la prochaine question de l'urne lors des prochaines élections. Il en a profité aussi pour réitérer sa demande au fédéral de réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires, avant la prochaine campagne électorale fédérale, qui pourrait être imminente.
«Je le demande à tout le monde», a-t-il répondu à une question des journalistes en mêlée de presse jeudi concernant s'il allait le demander également au chef conservateur Pierre Poilievre. «Je le demande à M. Trudeau, au NPD, au Parti conservateur et aussi au Bloc québécois.»
La semaine dernière, il avait demandé au Bloc québécois de voter avec les conservateurs pour renverser le gouvernement Trudeau, sous prétexte qu'Ottawa n'en fait pas assez dans le dossier de l'immigration. Il a reconnu jeudi qu'il n'a jamais discuté de l'enjeu de l'immigration avec Pierre Poilievre.
Toutefois, le chef caquiste a affirmé qu'il ne comprenait que la décision du Bloc québécois, qui a accordé sa confiance en votant contre la motion mercredi, alors que la réduction de l'immigration est l'une des priorités de la province selon lui.
«Je demande au Bloc de ne pas donner sa confiance à M. Trudeau tant que ce dernier ne réduise pas l'immigration temporaire», a-t-il dit en mêlée de presse.
En réaction à ces propos, le premier ministre Justin Trudeau se «désole» que M. Legault ait des «déclarations sur l’immigration qui sont carrément fausses», selon lui.
«Ça fait longtemps que le gouvernement fédéral travaille main dans la main avec nos homologues du gouvernement du Québec», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Montréal avec le président français Emmanuel Macron. Il a notamment donné en guise d'exemple certaines décisions qui ont porté leurs fruits, dont la fermeture chemin Roxham, la renégociation de l’entente sur les tiers pays sûrs et les réductions au niveau des travailleurs temporaires et étudiants étrangers.
M. Trudeau a, par ailleurs, renvoyé la balle à son homologue québécois concernant la réduction des immigrants temporaires dans la province.
«Nous reconnaissons que la moitié des immigrants temporaires au Québec sont directement sous la gouverne et le contrôle du gouvernement du Québec. On apprécierait avoir un plan de la part de François Legault sur comment ils allaient agir pour restreindre la partie significative d’immigration temporaire qu'ils contrôlent directement», a-t-il dit. «Or, on est au mois de septembre et j’attends encore son plan.»
Coincé, François Legault essaie aujourd'hui de «remettre la pâte à dents dans le tube», selon le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. «Bonne chance», a-t-il lancé en mêlée de presse.
Dans les derniers jours, M. Nadeau-Dubois a rappelé que 1) le tiers des députés du parti de Pierre Poilievre sont contre le droit à l'avortement, 2) que les conservateurs sont contre le projet de tramway à Québec et 3) qu'ils veulent construire de nouveaux oléoducs.
Le premier ministre Legault veut-il vraiment s'associer à M. Poilievre?
«François Legault, il est comme une toupie, il tourne sur lui-même, a analysé en point de presse jeudi le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. Là, il essaie de se dissocier du Parti conservateur.»
«On parle ici d'un niveau d'improvisation sans précédent où, à nouveau, le premier ministre est prêt à dire une chose et ensuite son contraire en l'espace d'une semaine», a ajouté le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
Toutefois, si M. Poilievre s'engage à donner au Québec les pleins pouvoirs en immigration, «ça change la discussion», selon M. St-Pierre Plamondon. «Ça donne une cohérence au raisonnement de François Legault de dire: "Il faut vraiment se coller aux conservateurs".»
De la même manière, QS accueillerait «avec beaucoup d'ouverture» des propositions conservatrices «pour qu'on ait plus de pouvoir en ci, en ça», a déclaré le député Vincent Marissal. «Les gains pour le Québec sont des gains pour le Québec», a-t-il dit.
Avec des informations de Noovo Info