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Québec martèle qu’il a fait plus que sa part dans l’accueil des demandeurs d’asile et exige qu’ils soient mieux répartis à travers le Canada.
Le ministre québécois de l'Immigration, Jean-François Roberge, clame que la stratégie de son gouvernement enjoignant le Bloc québécois à retirer sa confiance envers Justin Trudeau a porté fruit pour faire pression sur le fédéral quant à l’immigration. Du même souffle, il admet être ressorti les mains vides de sa rencontre de mardi soir avec son homologue Marc Miller et le ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.
«Sur les demandeurs d'asile, il n'y a pas de progrès. M. Miller nous dit qu'il va faire des rencontres bilatérales avec les autres provinces, mais qu’est-ce qui va ressortir de ça? Il refuse de s'engager à une répartition équitable des demandeurs d'asile», a dit le ministre Roberge en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi.
Québec martèle qu’il a fait plus que sa part dans l’accueil des demandeurs d’asile et exige qu’ils soient mieux répartis à travers le Canada. Or, plusieurs provinces refusent d’en accepter davantage.
Le ministre Roberge assure que la sortie fracassante de son gouvernement de la semaine passée n’a pas nui à sa relation avec Ottawa. «Ce que j’ai senti, c’est que la pression a monté sur le gouvernement libéral fédéral», a-t-il assuré.
«Il y a des discussions sur le programme de mobilité internationale. Je sens qu'ils veulent bouger. (...) Probablement que c'est à cause de la pression qu'on a mise», a ajouté le ministre.
Québec exhorte aussi Ottawa à réduire de 50 % le nombre d’immigrants temporaires. Bien que le fédéral n’ait toujours pas proposé de plan à Québec, le ministre assure que «la pression est encore là».
«Tous les gens qui font de la politique à Ottawa ont le devoir de porter la voix du Québec et de faire entendre raison à tous ceux et celles qui veulent former le prochain gouvernement, que ce soit les libéraux, les conservateurs ou le NPD», a-t-il affirmé.
Les relations sont tendues entre le gouvernement de Justin Trudeau et Québec.
Dans une lettre datée de mardi et adressée à M. Roberge, Marc Miller et Dominic LeBlanc se sont dits «surpris» des commentaires du premier ministre François Legault «à l’effet que les actions posées par le gouvernement du Canada au cours des six derniers mois étaient insuffisantes».
Dans la missive, les deux ministres fédéraux énumèrent les mesures prises par Ottawa pour gérer le dossier de l’immigration.
Ils demandent aussi que Québec partage avec Ottawa les données nécessaires pour identifier les demandeurs d’asile qui sont prêts à s’installer en dehors de la province.
«Nous sommes d’avis que cette initiative aurait une meilleure chance de succès si le Québec s’alliait à nous pour encourager les gouvernements provinciaux conservateurs à y participer, plutôt que d’encourager une motion de censure des conservateurs de Pierre Poilievre», écrit-on dans la lettre.