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Selon M. Legault, le Québec pourrait perdre jusqu'à 100 000 emplois face à de tels tarifs.
Le premier ministre du Québec, François Legault, ne crie pas victoire tout de suite, même si la nouvelle administration Trump aux États-Unis n'imposera visiblement pas des tarifs douaniers sur les importations canadiennes, pour l'instant.
Le président américain Donald Trump menace depuis plusieurs semaines d'imposer des tarifs de 25 % sur les produits importés du Canada. Selon le quotidien américain The Wall Street Journal, M. Trump choisirait plutôt de lancer une enquête sur les soi-disant pratiques déloyales de commerce du Canada, du Mexique et de la Chine.
Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo ci-haut.
De passage lundi à Prévost, dans les Laurentides, en vue d'un caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec (CAQ), M. Legault a dit que le Québec continuait de se préparer à l'imposition éventuelle de tarifs.
Il a insisté pour dire que le gouvernement n'excluait aucune possibilité à ce point-ci. Selon M. Legault, le Québec pourrait perdre jusqu'à 100 000 emplois face à de tels tarifs.
Il a évoqué la possibilité de répondre avec des tarifs à l'importation, mais aussi de tarifs à l'exportation, notamment dans le secteur de l'énergie.
«L'idée, c'est de protéger les Québécois (...) donc s'il y a des tarifs américains, on va être prêt à des représailles qui vont quand même protéger les Québécois», a-t-il expliqué.
M. Legault a indiqué que le gouvernement serait prêt à venir en aide aux entreprises, et ce, malgré le trou de 11 milliards $ dans le budget du Québec.
«Quand des entreprises, des citoyens sont frappés, c'est le rôle du gouvernement de les aider. (...) Est-ce qu'il y aura des tarifs? Notre premier choix, c'est qu'il n'y en ait pas, de tarifs.»
M. Legault a fait ces commentaires lors d'une conférence de presse à Prévost, où il a annoncé la construction d'une nouvelle école secondaire dans la ville.
La rencontre du caucus de la CAQ, qui aura lieu mardi et mercredi, à Saint-Sauveur, risque également d'être dominée par l'arrivée en poste du nouveau président.
François Legault a déjà fait savoir qu'il compte se rendre deux fois à Washington d'ici avril.
Dans une lettre ouverte qu'il a publiée dans le média américain «The Hill» mercredi dernier, le premier ministre du Québec avait prévenu que la menace de M. Trump pourrait se retourner contre les Américains.
M. Legault avait souligné que le Québec exporte aux États-Unis de l'aluminium, ainsi que des fournitures pour l'aviation militaire — des produits que le pays ne pourra pas produire lui-même à court et moyen terme, a-t-il dit.
Ainsi, avec des tarifs, les Américains finiront par payer plus cher pour ces produits, selon lui.
Plus tard, alors qu'il participait à une réunion du Conseil de la fédération, M. Legault s'était rangé derrière ses homologues, disant qu'il ne fallait pas exclure de couper l'énergie aux États-Unis en guise de représailles.
À l'issue de cette réunion, 12 premiers ministres provinciaux et territoriaux ont publié une déclaration s'engageant à présenter un front uni à leurs homologues américains.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a fait bande à part, refusant de signer la déclaration.
Elle a expliqué sur les réseaux sociaux qu'elle ne pouvait pas soutenir l'approche «Équipe Canada» si les exportations d'énergie pouvaient faire partie de la réponse du gouvernement fédéral.
À voir également: L'intégrale du discours de Trump à son investiture
Lundi, François Legault a fait savoir qu'il était intervenu en faveur d'un compromis pour inclure l'Alberta dans le front commun.
«Si une province, comme l'Alberta, faisait des efforts qui coûtent plus cher à cette province-là qu'à l'ensemble des provinces, il devrait y avoir une compensation qui vient du gouvernement fédéral», a-t-il dit.
«L'idée, c'est de faire gagner le Canada, mais pas nécessairement faire plus payer une province qu'une autre. Donc, il doit y avoir une certaine équité», a-t-il ajouté.