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Société

Quartier chinois: «nos enfants ne sont plus en sécurité à la garderie»

«Ce n'est pas normal.»

Les habitants du quartier chinois de Montréal sont mécontents des niveaux de criminalité, de consommation de drogue et d'itinérance dans la communauté.
Les habitants du quartier chinois de Montréal sont mécontents des niveaux de criminalité, de consommation de drogue et d'itinérance dans la communauté.
/ CTV News

Certains résidents du quartier chinois affirment qu'ils ne se sentent plus en sécurité dans leur quartier et que leurs jeunes enfants sont exposés à la criminalité et à la consommation de drogues, alors que la Ville de Montréal n'écoute pas leurs appels à l'aide.

À la garderie Petite Palais, une clôture entourant le terrain de jeu est censée assurer la sécurité des enfants, mais elle n'a pas réussi à empêcher un problème croissant dans le quartier.

 

«Pas plus tard que cette semaine, ils ont trouvé une pipe à crack», a expliqué Phil Chu, un parent.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Chaque jour, Phil Chu accompagne sa fille de cinq ans à la garderie et, presque chaque fois, il a dû expliquer des choses qu'aucun enfant ne devrait voir, selon lui.

«Je suis sorti de chez moi avec ma fille et nous avons tous les deux senti l'odeur du crack. Ce n'est pas normal.»
-Phil Chu, un parent

La garderie est équipée de caméras et une personne chargée de la sécurité se trouve à l'extérieur pendant la journée.

Le personnel procède également à un balayage tous les matins pour enlever les accessoires de drogue, les excréments humains et les vêtements jetés devant les soupiraux.

Le problème ne se limite pas à la garderie.

«J'ai trouvé des aiguilles devant chez moi. J'ai dû ramasser des excréments humains. J'ai dû appeler le 911 je ne sais combien de fois. Une fois, j'ai trouvé quelqu'un qui faisait une overdose devant ma porte», a rapporté M. Chu.

 

Selon lui, le problème a commencé pendant la pandémie de COVID-19, lorsqu'un refuge d'urgence pour sans-abri a été ouvert dans le complexe Guy Favreau, situé à proximité.

Le refuge a depuis été fermé, mais il a affirmé que la situation était devenue si grave qu'il envisageait de quitter Montréal.

«J'aime cette ville. Je vis ici depuis 25 ans. Je ne me suis jamais senti aussi bien chez moi de toute ma vie, et maintenant j'ai atteint le point de rupture», a-t-il avoué.

Fo Niemi, directeur du Centre de recherche-action sur les relations raciales, a soutenu avoir entendu la même histoire de la part d'autres habitants.

«C'est ce dont les gens se plaignent: "Nous sommes des résidents, des contribuables, des électeurs, et nos élus ne nous écoutent pas"», a-t-il précisé.

M. Niemi est en train de créer une association de résidents du quartier chinois où les entreprises et les habitants pourront se faire entendre et documenter les dommages causés à leur quartier.

«L'un des problèmes que nous rencontrons ici, c'est que les gens sont parfois intimidés et ont l'impression que le système ne fonctionne pas pour eux, si bien qu'ils ne portent pas plainte», a-t-il souligné. «Nous voulons des données concrètes.»

«N'utilisez pas le mot crise si vous n'êtes pas prêts à agir comme s'il s'agissait d'une crise»
-James Hughes, directeur général de la mission Old Brewery

James Hughes, directeur général de la mission Old Brewery, reconnaît que le problème s'aggrave et qu'il est plus complexe.

«Ce n'est bon pour personne», a-t-il mentionné. «Le problème de ce que nous appelons aujourd'hui les conflits de cohabitation est en augmentation et est la conséquence directe et immédiate de l'augmentation du nombre de sans-abri que nous avons constatée ces dernières années.»

Il a ajouté qu'avec une estimation de 5000 personnes ayant besoin d'un logement à Montréal, tous les niveaux de gouvernement doivent prendre davantage de mesures.

La Ville de Montréal a confirmé à CTV News qu'elle prenait des mesures pour remédier aux problèmes. À court terme, elle s'efforce d'ouvrir davantage de places d'urgence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la ville afin de soulager la pression du centre-ville. À long terme, elle se concentre sur le logement et les travailleurs sociaux qui peuvent aider les personnes dans le besoin, afin que les rues restent sûres pour tout le monde.