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La partie syndicale reproche à la partie patronale «de ne pas avoir la volonté de négocier».
Les salariés et salariées de l'usine Kruger de Crabtree dans Lanaudière ont déclenché une grève lundi à minuit pour démontrer leur mécontentement face au déroulement des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.
Une ligne de piquetage a été érigée au cours des dernières heures devant l'usine Kruger, à Crabtree. Des militants et des militantes du Conseil Central de Lanaudière ainsi que d’autres syndicats Kruger au Québec et d’autres syndicats de la région accompagnaient les syndiqués de l'usine de Crabtree.
En mars dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree-CSN a reçu un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée. Ce mandat a été voté à 100% par les membres présents.
Depuis, le syndicat a déclenché une première grève de 30 minutes le 22 mars, une seconde de 45 minutes le 27 mars et une troisième de 2 heure 45 minutes le 19 avril dernier.
«Les syndiqué-es s’attendent à une amélioration de leurs salaires et avantages sociaux afin que leurs emplois demeurent attrayants et compétitifs», avait alors indiqué la CSN.
La partie syndicale reproche à la partie patronale «de ne pas avoir la volonté de négocier de façon à faire avancer rapidement la négociation».
À ce jour, les parties n’ont toujours pas complété la négociation des enjeux normatifs. «L’employeur se braque et refuse de maintenir un rythme des pourparlers qui permettrait enfin de débuter la négociation des enjeux monétaires», précise le Syndicat des Travailleuses et Travailleurs des Pâtes et Papiers Crabtree – CSN.
«On la connait leur stratégie de vouloir noyer le poisson! Ça fait un an aujourd’hui que nous sommes sans convention. Le comité de négociation syndical est libéré à temps plein pour négocier depuis le début du mois d’avril. Nous nous rendons disponibles 5 jours semaine. Plus de 60 rencontres en vis-à-vis ont eu lieu et regardez où tout ça nous mène…», a affirmé Éric Sourdif, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree – CSN.
M. Sourdif est par ailleurs cinglant envers la direction de Kruger.
«Autant de manque de volonté et de considération c’est dégoutant de la part d’une compagnie qui se prétend être un employeur de choix. La vérité, c’est que la direction ne digère pas le fait que le tapis leur glisse sous les pieds. Que leur régime de gestion de terreur à coup de discipline et de menace ne fait plus peur [...]», a-t-il affirmé.
«Nous avons signifié plus d’une fois à Kruger que cette ronde de négociation était la nôtre. On a fait des concessions dans le passé pour assurer la pérennité de nos emplois. Notre bout, on l’a fait. Maintenant, c’est notre tour. Si Kruger cherche la confrontation, ils vont l’avoir. Nos membres sont déterminés, unis et solidaires, mais aussi de plus en plus impatients», ajoute Monsieur Sourdif.
La convention collective des travailleurs et travailleuses de la Kruger est échue depuis le 30 avril 2023.
Au normatif, plusieurs points achoppent actuellement à la table de négociation, notamment concernant le protocole lié aux horaires de 12 heures, la gestion de vacances, les compensations d’horaire, les horaires au service d’entretien et le désir de Kruger d’envoyer le département des gardiens en sous-traitance.
Éric Sourdif a fait savoir à Noovo Info que la partie syndicale et patronale se retrouveront jeudi en présence de la conciliatrice assignée au dossier pour échanger, entre autres, les cahiers de demandes au niveau monétaire.
Une décision sera prise ensuite concernant des jours de grève supplémentaires ou non.
«La situation est évaluée d’heure en heure et toutes les options sont envisagées», a souligné M. Sourdif.
Kruger est une entreprise privée qui œuvre dans la transformation et la production de papier à usages domestique et industriel, du cartonnage et des produits d’emballage, des papiers pour publications, ainsi que des papiers de spécialité. Kruger est l’un des principaux recycleurs de papier et carton en Amérique du Nord. La société possède des établissements au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador et aux États-Unis.