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Voici un aperçu de certaines des questions clés autour des demandes de désinvestissement.
Des manifestants propalestiniens ont installé des campements sur certains campus universitaires au Canada, dont celui de l'Université McGill, à la suite d'une vague d'actions observée sur des campus américains.
Les manifestants réclament la fin de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, qui a tué 1200 personnes, pour la plupart des civils.
Ces appels interviennent alors que les représailles israéliennes contre le Hamas ont tué plus de 34 000 personnes, selon les autorités sanitaires de Gaza.
Alors que le nombre de morts s’alourdit, certains manifestants ont appelé les universités à céder toute participation financière dans les entreprises liées à l’effort de guerre, tandis que d’autres sont allés plus loin en appelant les universités à rompre leurs liens avec toutes les entreprises liées à Israël.
Voici un aperçu de certaines des questions clés autour des demandes de désinvestissement.
Il existe toute une série de revendications, mais certaines appellent l’établissement à boycotter et à se désinvestir des entreprises «finançant le génocide et l’apartheid israéliens». Les camps de manifestants font écho aux appels lancés depuis des mois par certains étudiants, qui ont également mené des grèves de la faim pour faire valoir leurs revendications.
McGill a déclaré que de nombreux militants dans les campements ne sont pas membres de la communauté étudiante. Elle dit avoir vu aussi une vidéo de certaines personnes adoptant «un comportement intimidant et tenir des propos manifestement antisémites».
Des groupes appelés «McGill Hunger Strike for Palestine» et «Students for Justice in Palestine» ont publié une liste d'entreprises dans lesquelles ils souhaitent que l'université vende ses participations. Il s'agit notamment des fabricants d'armes internationaux Lockheed Martin, BAE Systems, Thales SA et Safran SA, qui, selon eux, soit ils ont fourni les forces israéliennes, soit ils ont profité de la guerre.
La liste comprend également des entreprises qui, selon eux, fournissent d’autres types de fournitures tels que du matériel de communication et du carburant à l’armée israélienne, ainsi que des entreprises qui mènent des opérations dans les territoires occupés.
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Elle comprend également plusieurs grandes banques canadiennes, ciblées en raison de leurs participations apparentes dans des fabricants d'armes.
Les épiciers canadiens qui vendent des produits israéliens et les entreprises qui se sont développées dans le pays ou envisagent de le faire, notamment Shake Shack, Open Text et Johnson & Johnson sont aussi inclus.
McGill a indiqué dans une déclaration qu'elle n'investissait pas directement dans des titres particuliers ou des entreprises et qu'elle s'en remettait plutôt à des gestionnaires de fonds pour choisir ses investissements.
Pour s'assurer que ces investissements sont conformes à ses principes de durabilité et de responsabilité sociale, l'établissement sélectionne les gestionnaires de fonds sur la base de critères tels que la réputation, le risque et l'adhésion à des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance.
L'université a également déclaré que deux membres de l'équipe de direction de McGill ont rencontré un groupe d'étudiants qui soutiennent la Palestine le 12 avril. Elle précise que le personnel a écouté les étudiants et a informé le groupe qu'il pouvait faire part de ses préoccupations au sujet du désinvestissement par le biais des procédures établies de l'institution.
Celle-ci mentionne que le comité chargé d'examiner ces questions à McGill n'a reçu jusqu'à présent aucune expression d'inquiétude à ce sujet.
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La vente des participations des fabricants d’armes serait en grande partie une décision symbolique, dans la mesure où les avoirs de l’université sont relativement petits. La dotation totale de McGill s’élevait à environ 2 milliards $ à la fin de 2023.
Ses investissements divulgués comprennent environ 1,6 million $ dans Safran, 1,3 million $ dans Thales, 1,1 million $ dans BAE Systems et 520 000 $ dans Lockheed Martin.
Les militants affirment qu'ils souhaitent que McGill vende environ 73 millions $ d'actions si l'on inclut toutes les sociétés figurant sur la liste, même si près du tiers de ce total est constitué d'avoirs dans des banques canadiennes.
L'université n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires concernant les revendications sur le désinvestissement.
Dans les années 1980, des universités, dont McGill, ont vendu des participations dans des sociétés qui faisaient des affaires en Afrique du Sud à l'époque de l’apartheid, afin de faire pression sur le gouvernement du pays.
Plus récemment, en décembre, après des années de campagne étudiante, McGill a promis de se désengager des combustibles fossiles. L'université affirme qu'elle vendra toutes ses participations dans les 100 plus grandes sociétés publiques mondiales de charbon et de pétrole et de gaz d'ici 2025.
Cette décision fait suite aux engagements pris par de nombreuses autres universités et fonds d'investissement de vendre leurs avoirs pétroliers et gaziers afin de réduire le financement de nouveaux projets et de démontrer leur opposition aux produits des entreprises.
Il existe également de nombreux fonds qui excluent des catégories d’investissements telles que les fabricants d’armes, ainsi que des catégories telles que le tabac, les jeux de hasard et la pornographie. La dotation de McGill n’a pas de filtres spécifiques, bien qu’elle propose à ses donateurs un fonds qui exclut les combustibles fossiles.
La dotation dispose de 2,4 millions $ investis dans Desautels Capital Management, une société d'investissement appartenant à l'université et dirigée par des étudiants. Tous les titres du fonds doivent faire l'objet d'une sélection négative pour une série de secteurs, parmi lesquels la fabrication d'armement.
Ces appels interviennent également alors qu’une série de politiques environnementales, sociales et de gouvernance prennent une plus grande importance dans l’investissement. L’université a formalisé les considérations ESG dans son processus d’investissement en 2020, une décision qui, selon elle, envoie un message clair sur l’importance de ces facteurs.
En décembre, l'université s'est également engagée à revoir régulièrement ses initiatives d'investissement socialement responsable. Le prochain examen est prévu pour 2029.