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Cela obligerait le gouvernement à rendre compte de ses promesses d'aider les travailleurs à se requalifier et à créer de nouveaux emplois.
Le fait que les libéraux déposent un projet de loi pour contraindre le gouvernement fédéral à créer et à protéger des emplois constitue en soi une reconnaissance que le passage à une économie de l'«énergie propre» est déjà en cours, a estimé jeudi le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
Il ne s'agit pas de «fermer» l'industrie pétrolière et gazière du Canada, a-t-il martelé. «Je peux l'affirmer sans conteste», a déclaré M. Wilkinson en entrevue, après avoir déposé en Chambre son projet de Loi canadienne sur les emplois durables.
Le ministre Wilkinson a déclaré qu'il y avait de la place au Canada pour ces deux économies, mais que le secteur des combustibles fossiles ne survivra que s'il investit massivement dans la technologie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'extraction et du raffinage du pétrole et du gaz.
Cette recherche de technologies et ces nouvelles méthodes créeront à elles seules de nouvelles opportunités d'emploi, qui nécessiteront de la formation et du changement, a-t-il soutenu.
Si l'on ajoute l'explosion à venir des énergies renouvelables, la demande accrue d'électricité et le désir de moderniser les bâtiments, les opportunités d'emploi sont énormes, selon le ministre des Ressources naturelles.
Le gouvernement libéral affirme qu'une économie basée sur l'énergie propre pourrait créer jusqu'à 400 000 nouveaux emplois d'ici la fin de cette seule décennie au Canada.
Le nouveau projet de loi vise à établir certaines exigences pour que le gouvernement fédéral s'assure que le Canada dispose d'une main-d'œuvre prête à saisir ces occasions.
Le projet de loi est fortement axé sur la bureaucratie. Le gouvernement doit publier tous les cinq ans un plan mis à jour sur ce que fait Ottawa pour créer et protéger des emplois dans le secteur de l'énergie, rendre compte des progrès réalisés et créer un organe consultatif qui veillerait à ce que les plans impliquent la participation de toutes les parties concernées, y compris les travailleurs et l'industrie.
Les mesures précises que le gouvernement prendra sur les emplois ne sont pas contenues dans le projet de loi.
Certaines idées générales pour ces mesures figurent dans un plan provisoire pour des emplois durables que le gouvernement a publié en février, y compris la promesse d'un nouveau financement pour le développement des compétences, afin de soutenir un plan pour des emplois durables.
Le ministre Wilkinson a également déclaré jeudi que le plan soutiendra la mise en œuvre des plus de 80 milliards $ de crédits d'impôt et d'investissements dans des projets d'énergie propre que le gouvernement fédéral a inscrits dans son budget de 2023.
Il est peu probable que plus de détails soient publiés avant 2025, lorsque le premier plan en vertu du projet de loi est attendu.
Le ministre fédéral du Travail, Seamus O'Regan, a déclaré que ce que les Canadiens doivent surtout retenir, c'est que le projet de loi garantirait que les travailleurs sont à la table de toute conversation sur leur avenir. Et cet avenir, a-t-il dit, portera sur l'énergie propre.
«Cette révolution industrielle verte dont on parle en théorie est une réalité, a-t-il déclaré. C'est en train de se produire. La course est lancée. À l'heure actuelle, les entreprises essaient de décider où investir et où construire.»
«Alors aujourd'hui, on s'organise pour que les travailleurs canadiens soient prêts à saisir ces occasions, pour que nous puissions construire (...) des usines d'hydrogène et les industries d'énergies renouvelables que le monde souhaite et veut construire ici au Canada. Ces emplois sont sur la table et ce sont de bons emplois.»
Mais ce projet de loi est un véritable ballon de football politique depuis des mois déjà entre les libéraux à Ottawa et le gouvernement conservateur en Alberta. La première ministre, Danielle Smith, a exigé en février que le projet de loi soit abandonné.
Elle l'a qualifié de «menace inconstitutionnelle et existentielle pour l'économie albertaine et les emplois de centaines de milliers d'Albertains», et elle a déclaré que son abandon était une «condition non négociable» pour que l'Alberta investisse davantage dans le captage et le stockage du carbone émis par la production dans les sables bitumineux.
Le ministre Wilkinson a déclaré qu'il rencontrerait Mme Smith à Calgary lundi prochain, et que le projet de loi devrait être au cœur de leur conversation.
Le projet de loi était un élément clé de l'«entente de soutien et de confiance» que les libéraux ont conclu avec les néo-démocrates en mars 2022, et le NPD faisait partie de l'équipe qui a élaboré le texte législatif au cours de la dernière année.
Le député néo-démocrate Charlie Angus a déclaré que le projet de loi allait plus loin que ce qui était en place auparavant, mais qu'il avait encore besoin de quelques modifications pour être plus clair sur ce à quoi ressemblera un «conseil consultatif» et ses responsabilités.
Le projet de loi bénéficie également d'un large soutien syndical, avec des représentants d'Unifor, du Congrès du travail du Canada, de l'Union internationale des opérateurs-ingénieurs et de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, qui se sont tous joints aux ministres Wilkinson et O'Regan pour l'annonce jeudi.
«Il est évident qu'il y a eu réflexion et considération dans l'élaboration de ce projet de loi, comme nous l'avions demandé», a déclaré Gavin McGarrigle, directeur régional pour l'Ouest chez Unifor.
«Nous sommes ravis de voir la création d'un conseil de partenariat pour des emplois durables afin d'entendre ceux qui ont le plus en jeu. La participation des travailleurs sera essentielle au succès du conseil, et Unifor s'attend à avoir une place à la table pour partager les perspectives de nos nombreux membres.»