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Société

La Baie d'Hudson met fin aux commissions des employés, signale Unifor

Le syndicat affirme que ces travailleurs ne recevront qu’un salaire de base.

Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada affirme que La Baie d'Hudson a mis fin au versement de commissions à ses employés, l'entreprise liquidant la plupart de ses magasins. Des piétons passent devant le magasin La Baie d'Hudson au centre-ville de Calgary, en Alberta, le jeudi 20 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jeff McIntosh
Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada affirme que La Baie d'Hudson a mis fin au versement de commissions à ses employés, l'entreprise liquidant la plupart de ses magasins. Des piétons passent devant le magasin La Baie d'Hudson au centre-ville de Calgary, en Alberta, le jeudi 20 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jeff McIntosh
Tara Deschamps
Tara Deschamps / La Presse canadienne

Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada affirme que La Baie d’Hudson a mis fin au versement de commissions à ses employés, l’entreprise liquidant la plupart de ses magasins. 

Unifor indique mardi que ses membres ont été informés de l’élimination des commissions à compter du 20 avril pour le personnel des rayons des cosmétiques et pour ceux qui gagnent un revenu supplémentaire sur la vente d’articles coûteux, comme les électroménagers.

Le syndicat indique que la chaîne de grands magasins, qui détient le titre de plus ancienne entreprise du Canada, a informé les travailleurs admissibles à la commission qu’ils ne toucheraient plus qu’un salaire de base.

«Il s’agit d’une violation flagrante des conventions collectives de nos membres et d’une véritable gifle, d’autant plus que les gestionnaires se sont vu attribuer des primes, martèle Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, dans un communiqué de presse. Nous parlons ici d’employées et d’employés qui ont consacré des années à cette entreprise et qui se voient aujourd’hui privés d’un revenu qu’ils ont honnêtement gagné et auquel ils ont droit.»

La porte-parole de La Baie d’Hudson, Tiffany Bourré, confirme par courriel que l’entreprise «s’adapte à la rémunération basée sur le salaire pour ses associés à l’avenir», expliquant cette situation par la restructuration menée en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. 

Deux sections locales d’Unifor représentent environ 595 employés de La Baie d’Hudson dans les magasins ontariens de Windsor, Kitchener et Toronto, ainsi que les travailleurs du centre de distribution de l’entreprise à Scarborough.

La perte de commissions serait le dernier coup dur pour les travailleurs, alors que leur emploi est menacé par la fermeture de tous les magasins de La Baie d’Hudson, sauf six, qu’elle exploite avec sa société sœur Saks, dans le cadre de la procédure de protection contre ses créanciers.

Licenciements

L’entreprise, qui comptait 9364 employés lors de sa demande de protection contre ses créanciers le mois dernier, a adressé des lettres de licenciement à 179 employés occupant des postes administratifs le 2 avril, selon des documents juridiques déposés la semaine dernière. Quelque 93 autres travailleurs occupant des postes similaires ont reçu des lettres le 8 avril, et les documents indiquent que l’entreprise prévoit «de nouvelles réductions d’effectifs à la suite des fermetures de magasins dans les semaines à venir».

Les documents précisent que les employés licenciés recevront leurs congés accumulés, mais pas d’indemnités de départ.

L’entreprise étudie la possibilité de créer un «fonds d’aide financière» qui «apporterait une aide financière aux employés, actuels et anciens, qui rencontrent des difficultés financières après la perte de leurs avantages sociaux», spécifie le document.

Tous les magasins La Baie d’Hudson, sauf six, doivent conclure leurs ventes de liquidation d’ici le 15 juin et libérer les locaux d’ici le 30 juin.

D’ici le 30 septembre, un plan de rétention des employés clés approuvé par le tribunal le mois dernier permettra à 121 employés — 94 directeurs de magasin, 10 cadres supérieurs et 17 autres employés «hors magasin» — de recevoir collectivement 3 millions $.

De tels paiements, que des syndicats comme Unifor qualifient de «primes», sont courants dans les procédures de protection contre les créanciers, car ils sont censés contribuer à retenir le personnel, évitant ainsi aux entreprises de faire faillite par manque de leadership lors d’une liquidation.

La Baie d’Hudson cherche un acheteur ou un investisseur pour l’aider à sauver ce qui lui reste et devrait revenir devant le tribunal cette semaine pour solliciter l’autorisation d’organiser une vente aux enchères de ses 1700 œuvres d’art et plus de 2700 artefacts.

Lors de cette audience, le cabinet prévoit également demander au tribunal de désigner Ursel Phillips Fellows Hopkinson pour représenter les employés actuels et anciens. Ce cabinet a déjà été impliqué dans des procédures de protection contre les créanciers impliquant Sears Canada, Nordstrom Canada, Air Canada, la succursale canadienne de la Silicon Valley Bank et Essar Steel Algoma.

Ces mesures n’ont pas d’incidence sur les activités américaines de Saks Fifth Avenue, qui ont été regroupées dans une société distincte avec Neiman Marcus et Bergdorf Goodman. 

Une personne porte-parole de cette société, Saks Global, a confirmé à La Presse Canadienne mardi qu’elle fermait un centre de distribution au Tennessee. Environ 450 employés travaillaient dans cet entrepôt.

Tara Deschamps
Tara Deschamps / La Presse canadienne