Début du contenu principal.
La motion adoptée demande au gouvernement de cesser tout financement public d'organismes qui encouragent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs.
L'Assemblée nationale a adopté une motion pour dénoncer un organisme financé par des fonds publics qui fait la promotion de «formes d'exploitation sexuelle des mineurs», selon le Parti québécois (PQ).
Le PQ a visé précisément Projet d'intervention auprès des mineurs prostitués (PIAMP), un organisme montréalais qui a reçu 350 000 $ en financement public l'an dernier.
Le PIAMP a même reçu 2000 $ en 2023-2024 de la députée de Mercier, Ruba Ghazal, la nouvelle co-porte-parole féminine de Québec solidaire. Mme Ghazal a d’ailleurs fait savoir mercredi soir qu'elle allait effectuer des vérifications auprès de l’organisme. QS a également rappelé que le dernier gouvernement péquiste avait financé l’organisme entre 2012 et 2014.
La motion adoptée demande au gouvernement de cesser tout financement public d'organismes qui encouragent des formes d'exploitation sexuelle des mineurs.
Tous les partis ont voté en faveur, soit 100 députés présents au moment du vote. Seul le député indépendant Youri Chassin s'est abstenu.
À VOIR ÉGALEMENT | Un ex-coach de basketball plaide coupable pour exploitation sexuelle sur une mineure
Le PIAMP a pour mission «d’écouter, de supporter et d’accompagner dans (ses) démarches toute personne âgée de 12 à 25 ans qui échange ou est susceptible d’échanger des services sexuels contre toute forme de rémunération», peut-on lire dans son site internet.
Le PQ reproche notamment à l'organisme d'offrir des ateliers de «sexting légal», mais aussi sa position par rapport au «sugaring», ou «sugar daddy», c'est-à-dire une relation entre un adulte et un jeune, qui «offre sa compagnie pour diverses activités», peut-on lire dans un document produit par le PIAMP.
«Cet organisme ne lutte pas contre la prostitution des mineurs, il propose plutôt un accompagnement où on présente cette histoire de 'sugar daddy' comme une espèce de plan d'affaires, ou de développement de soi, ou de façon de se sortir de la prostitution», a dénoncé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en mêlée de presse.
On peut lire dans le document du PIAMP que le «sugaring» est «présenté comme de l'exploitation sexuelle», mais «en réalité, il convient à certaines personnes, par exemple parce qu'iels (sic) y construisent des relations de confiance et se sentent respectés et supportés par leur SD (sugar daddy)».
Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, Ruba Ghazal a tenu à justifier pourquoi elle avait accordé un financement à l’organisme.
«Mon bureau de circonscription a financé ce groupe, parce que de ma compréhension, il a pour objectif d'accompagner des mineurs victimes d'exploitation sexuelle en utilisant l’approche de la réduction des méfaits», a-t-elle écrit.
«Une chose est claire, comme législatrice, je ne veux pas donner à un groupe qui favorise ou donne l’impression d’encourager l’exploitation des mineurs. Je ferai les vérifications nécessaires auprès du groupe pour clarifier les choses.»
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a attribué près de 230 000 $ au PIAMP par l'entremise du Programme de soutien aux organismes communautaires.
Le ministère de la Sécurité publique a pour sa part accordé un total de 120 000 $ à l'organisme.