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«Nous croyons que le fait d'être fidèle à ses convictions et à ses valeurs inspire les Québécois.»
Au moment où le nationalisme canadien connaît un nouvel essor à cause des menaces du président américain Donald Trump d'imposer des tarifs douaniers dévastateurs ou même d'annexer le pays, le mouvement souverainiste québécois, lui, semble avoir perdu son élan.
Même s'il occupe la tête dans les intentions de vote au Québec, le Parti québécois doit tenir compte de ce déclin apparent, lui qui a promis de tenir un référendum d'ici 2030 s'il était porté au pouvoir aux prochaines élections générales.
L'appui au PQ est aussi en régression dans les sondages.
Le parti insiste pour ne pas tourner le dos à l'indépendance. Dans une vidéo diffusée récemment, il a affirmé que l'unité canadienne n'était qu'un mythe. Selon lui, le Québec pourrait mieux se défendre contre les menaces américaines s'il ne faisait plus partie du Canada.
«Nous croyons que le fait d'être fidèle à ses convictions et à ses valeurs inspire les Québécois», a souligné le député péquiste Pascal Paradis.
Il juge qu'il est intéressant d'observer les politiciens canadiens défendent «bec et ongles» la souveraineté du pays contre les menaces de M. Trump. Il compare la vague nationalisme au Canada au mouvement indépendantiste québécois. «[Si] c'est bon pour le Canada, pourquoi cela ne l'est pas pour le Québec ?», demande-t-il.
«Nous demeurons fidèles à notre message», lance M. Paradis.
Mais cela n'est pas sans risque pour le PQ. Selon un récent de la firme Léger, l'appui pour l'indépendance québécoise a chuté à 29 %, le plus faible taux jamais enregistré par la firme, avance le vice-président exécutif pour l'Est du Canada de Léger, Sébastien Dallaire.
«C'est nettement lié au contexte actuel favorisant le patriotisme au Canada. Les gens veulent se tenir unis contre les États-Unis», avance-t-il.
L'appui au Parti québécois s'est est ressenti, au profit des libéraux provinciaux. La Coalition Avenir québec ne semble pas profiter du revers de fortune du mouvement souverainiste.
«La marque libérale, tant au fédéral qu'au provincial, est raffermie par ce que se passe», observe M. Dallaire qui ajoute que les libéraux ont «toujours plus associés à la lutte pour l'unité canadienne».
Le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon, a remis la souveraineté au cœur du programme politique lorsqu'il a succédé à Jean-François Lisée.
«À l'époque, la stratégie était simple: on devait cristalliser la base», souligne Dimitri Soudas, un analyste politique et ancien directeur des communications de l'ancien premier ministre conservateur Stephen Harper.
Selon Antonine Yaccarini, une autre experte de la politique québécois, jadis à l'emploi du Parti québécois et de la Coalition avenir Québec, la formation souverainiste doit trouver un moyen d'être prise plus au sérieux sur les questions économiques sans se concentrer uniquement sur les sujets identitaires.
Elle croit cependant que le PQ peut demeurer ferme sur la souveraineté. Elle estime que l'appui à l'indépendance peut reprendre de la vigueur si les Québécois sentent que le gouvernement fédéral n'a pas leurs intérêts à cœur.
«Ces enjeux vont refaire surface très rapidement. Les Québécois voudront quelqu'un prêt à les défendre.»