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Le nombre de travailleurs pourrait diminuer de 25 % et alors que les dépenses seront en baisse de 14 % cette année, au centre-ville de Montréal, d’après une étude de la Chambre de commerce Montréal métropolitain (CCM). L’enjeu de la mobilité présente un obstacle majeur à la relance d’après son président et chef de la direction Michel Leblanc.
Avec l’accessibilité croissante au télétravail, il est plus important que jamais pour M. Leblanc que les travailleurs ne perçoivent plus comme «l’horreur» d’aller au centre-ville. Le patron du CCM demande une stratégie à long terme pour améliorer l’accès au cœur de la Métropole. Il a bien pesé ses mots en affirmant que le centre-ville «n’a pas été bombardé, mais qu’il avait beaucoup de trous» en point de presse, vendredi matin.
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«J’ai des citoyens et des commerçants qui m’appellent des fois et qui me dit ça n’a pas de chris*** de bon sens. La Ville vient d’ouvrir (la rue) et l’été dernier elle a refait le trottoir. On regarde et on se rend compte que ce n’est pas la ville qui rouvre (la rue). Ça prend une solution et ça fait des années qu’on parle de coordination des chantiers», a lancé M. Leblanc.
À son avis, Québec pourrait avoir un rôle à jouer en donnant éventuellement des pouvoirs supplémentaires à la Ville de Montréal pour éviter de tels scénarios. Pour ajouter à la frustration des travailleurs et des commerçants, il a fallu également composer avec le chantier majeur du REM en plus de tous les cônes orange au centre-ville pendant la pandémie.
La Chambre de commerce craint que le cœur de la Métropole soit entraîné dans une spirale de dévitalisation s’il n’opère pas une mutation complète. Elle évalue dans son étude une baisse annuelle de 938 M$ des dépenses au centre-ville avec la baisse du tourisme et du mode de travail hybride, en baisse de 14 %.
Seulement 19 % des travailleurs souhaitent travailler de 4 à 5 jours semaine au bureau suite aux bouleversements liés à la pandémie. Le nombre d’employés qui font la navette entre la maison et le bureau devrait varier entre 209 000 et 224 000 cette année. On en comptait 277 000 avant la pandémie.
Pour lutter contre la baisse du nombre de travailleurs au centre-ville, la Chambre de commerce croit que le secteur doit offrir une expérience digne d’un minivoyage d’affaires le plus souvent possible.
Ça passe notamment par une définition claire du télétravail en entreprise pour offrir une expérience enrichissante en présentiel. L’organisme recommande également dans son étude de rehausser l’offre d’activités tout en stimulant l’attrait des principales artères commerciales.
«Quiconque a fait des voyages d’affaires sait que quand on va dans une autre ville pour 24 h on se pose la question : est-ce que je vais voir un spectacle ? Est-ce que je le prévois d’avance ? Est-ce que je réserve... On doit prendre des décisions qui favorise chez les travailleurs que d’aller au centre-ville c’est agréable, mais que c’est aussi l’occasion de faire plusieurs activités,» affirme Michel Leblanc.