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De hauts responsables de l'Organisation des Nations unies (ONU), des dirigeants de l'industrie de la santé et des militants ont demandé lundi que le monde investisse davantage pour développer de nouveaux vaccins et lutter contre une recrudescence de la tuberculose, alimentée par l'impact du COVID-19 et des conflits armés, notamment en Ukraine et au Soudan.
L'événement de lundi vise à préparer le terrain pour la rencontre annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies, en septembre, dans le cadre de laquelle se tiendra une réunion au sujet de la tuberculose.
Cette dernière est la maladie infectieuse mortelle la plus répandue aujourd'hui, tuant environ 4400 personnes chaque jour dans le monde, dont 700 enfants, a déclaré la Dre Lucica Ditiu, directrice générale de l'organisme Stop TB Partnership.
La secrétaire générale adjointe de l'ONU, Amina Mohammed, a affirmé que les efforts internationaux pour combattre la maladie ont sauvé 74 millions de vies depuis 2000. Cependant, plus de 10,5 millions de personnes ont contracté la maladie et environ 6,1 millions sont décédées en 2021, et il s'agit désormais de la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH.
L'épidémie de tuberculose est alimentée par une multitude de facteurs, notamment la pauvreté, la malnutrition et le VIH, et affecte de manière disproportionnée les plus vulnérables dans tous les pays, a-t-elle rappelé.
Selon elle, 22 milliards $ sont nécessaires pour fournir à toutes les personnes diagnostiquées avec la tuberculose un accès à un traitement de qualité d'ici 2027, ainsi qu'un accès à des prestations de santé et sociales afin qu'elles ne souffrent pas de difficultés financières. Elle indique aussi que 5 milliards $ supplémentaires par an sont nécessaires pour la recherche.
«Nous pouvons développer des vaccins sûrs et efficaces et des guichets uniques pour des tests et des soins de qualité», a-t-elle plaidé.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unies (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé dans une allocution vidéo à la réunion que la COVID-19 «a bouleversé notre monde» pendant trois ans, et qu'en plus des millions de décès qui lui sont attribués, elle a privé des millions de personnes de services santé essentiels.
«Les conflits en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient ont rendu ces services essentiels encore plus difficiles d'accès pour les personnes vivant avec la tuberculose, a-t-il déclaré. Ces défis ont été un revers dans la lutte contre la tuberculose, balayant certains des gains importants que nous avions réalisés au cours des 20 dernières années en élargissant l'accès à la prévention, au dépistage et au traitement.»
L'Ukraine compte le plus grand nombre estimé de personnes atteintes de tuberculose dans la région européenne, soit 34 000. Elle abrite aussi un nombre élevé de personnes atteintes de tuberculose résistante aux médicaments, a souligné la Dre Ditiu.
M. Ghebreyesus a fait valoir que la rencontre de septembre doit être un tournant dans la relance de la lutte contre la maladie. C'est pourquoi l'OMS «a proposé de créer un conseil d'accélération des vaccins contre la tuberculose pour faciliter le développement, l'homologation et l'utilisation de nouveaux vaccins».