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Exclusif Patrouille

Guerre des stupéfiants: 3 événements violents perturbent une petite municipalité de Lanaudière

Des membres d'un gang de rue de Montréal tenteraient de prendre le contrôle de la vente des stupéfiants dans la région.

Une violente invasion de domicile, un homme exécuté dans sa voiture, un adolescent de 15 ans menacé avec une arme à feu… Tout ceci s'est produit en une semaine dans la petite municipalité de Saint-Calixte dans Lanaudière.

La quiétude de la municipalité de près de 6000 habitants est fortement ébranlée par une apparente guerre criminelle pour le contrôle d'un réseau de stupéfiants, a appris Noovo Info.

Des gens appartenant à un violent gang de rue de Montréal tenteraient de mettre la main sur le monopole des transactions depuis quelques mois. 

Le conflit serait à la source d'une lourde séquence d'événements violents commençant par une invasion de domicile le 1er juillet dernier.

Voyez le reportage exclusif de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo liée à l'article.

Quatre individus armés auraient infiltré une résidence située sur la rue Pratt à Saint-Calixte vers 2h du matin. Les suspects auraient pénétré au sous-sol et réveillé violemment un homme de 67 ans qui habite l’endroit. L’homme, qui n’entretient aucun lien avec le crime organisé, aurait ensuite été séquestré par ses assaillants.

L'homme aurait été battu, frappé à la tête, poignardé à plusieurs reprises et menacé avec un fusil de calibre 12 tronçonné. Le sexagénaire a survécu à l’attaque d’une violence inouïe après avoir été transporté d’urgence dans un centre hospitalier de Montréal pour y être opéré.

Arrêtés le jour même à Terrebonne

Quelques heures après cette violente invasion de domicile, les quatre suspects sont interceptés par les policiers de Terrebonne, à environ 45 kilomètres de Saint-Calixte.

Les policiers ont identifié un véhicule dans le stationnement d'un dépanneur avec une plaque d’immatriculation qui ne correspondait pas aux enregistrements. L’un des quatre occupants aurait donné une fausse identité aux patrouilleurs.

En fouillant le véhicule, les policiers y ont découvert de la cocaïne, de la kétamine et d'autres éléments de preuves. Selon nos informations, du sang aurait été prélevé dans la voiture, ce qui aurait motivé les policiers à enquêter davantage.

Quelques heures plus tard, les enquêteurs réalisent qu’il s’agit des quatre suspects reliés à l’invasion de domicile de Saint-Calixte. L’enquête est remise à la Sûreté du Québec (SQ).

Mathys Babusiaux Jacobs, 18 ans de Repentigny, Ramzi Mahieddine Bouzeghrane, 24 ans de Montréal, Amine Derradji, 23 ans de Montréal et une femme de 21 ans de Laval, Fadia Jababo font face à plusieurs chefs d’accusation, notamment de voies de fait grave, vol qualifié avec une arme à feu prohibée, d’avoir braqué une arme à feu, possession d’arme en vue de commettre une infraction, possession d’une arme à feu prohibée, occupation d’un véhicule sachant qu’une arme prohibée s’y trouve et possession d’une arme à feu prohibée chargée. Les individus, connus des policiers, seraient reliés à un gang de rue criminalisé d’allégeance «bleue» de Montréal.

Erreur sur la personne?

Selon des sources de Noovo Info, les assaillants recherchaient le petit fils du sexagénaire, qui habitait à l’étage avec sa mère. Or, le jeune de 18 ans venait de quitter le nid familial quelques semaines avant l’invasion de domicile. 

L’homme de 18 ans, connu des policiers, serait relié aux trafics de stupéfiants à Saint-Calixte, notamment en matière de cocaïne. Il aurait dernièrement acheté deux kilos de cocaïne pour 48 000$ pour en faire le trafic dans le secteur. Des sources prétendent que le jeune adulte en question travaillant avec José Éric Gareau, un trafiquant actif dans le secteur depuis plusieurs années.


Le 4 juillet, soit quatre jours après l’attaque sur le sexagénaire, Gareau, 48 ans, a été abattu d’une balle dans la tête dans son véhicule stationné devant son domicile alors qu’il revenait d’un bar. Le quadragénaire était sous enquête pour vente de stupéfiants et trafic d’armes à feu. D’ailleurs, les policiers de l'Équipe intégrée de lutte au trafic d'armes avaient planifié une perquisition chez lui le matin de son meurtre. Selon nos informations, Gareau aurait eu en sa possession une arme à feu la veille à l’Assomption.


Ado menacé avec une arme à feu

Au courant de la même semaine, un adolescent de 15 ans qui, selon nos informations, serait une connaissance de José Éric Gareau et de son jeune acolyte, aurait été piégé par deux individus armés appartenant à un gang de rue criminalisé d’allégeance «bleue» de Montréal. 

Le jeune en question avait déjà tourné un vidéoclip musical dans lequel la voiture de José Éric Gareau, un véhicule gris de marque Audi, pouvait être aperçue. Il s'agit de la voiture dans laquelle le corps de Gareau a été retrouvé.


Guerre de stupéfiants

Ces trois événements violents en quelques jours seraient directement reliés à l’arrivée de deux individus reliés à un gang de rue criminalisé d’allégeance «bleue» de Montréal à Saint-Calixte. Selon nos informations, ces deux individus auraient rencontré José Éric Gareau en février dernier pour lui demander de travailler pour eux.

Les individus avaient en leur possession une arme à feu chargée lors de cette rencontre. Gareau, qui vendait depuis plusieurs années pour un club-école associé aux Hells Angels, aurait accepté de vendre des stupéfiants pour les deux individus de Montréal. 

Un conflit récent relié à la vente de stupéfiants entre Gareau et le petit fils de la victime de l’invasion de domicile aurait éclaté, menant aux trois événements violents, dont l’assassinat de Gareau.

«Il ne méritait pas ça»

Michèle, la conjointe de José Éric Gareau, était encore très ébranlée par les événements lorsque Noovo info s’est présenté chez elle, quatre jours après le meurtre de son conjoint. Même si elle confirme les activités criminelles de son conjoint, elle ne comprend pas qui aurait pu lui en vouloir au point de l’assassiner.


«Il avait un cœur grand comme l’univers, prêt à aider tout le monde, c’était le meilleur, un merveilleux papa. Ce n’est pas parce que tu vends de la dope que tu es un ostie de moron pis qu’on n’a pas de classe. Ils ont tué un père pour rien».
Michèle, conjointe d'Éric Gareau

José Éric Gareau était père d’une fille de 11 ans.

Aucune arrestation n’a été effectuée en lien avec son meurtre. La SQ continue son enquête dans le dossier.

Avec la collaboration de Laurie Gervais et Mick Côté pour Noovo Info