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Alors que M. Reid disait vouloir ainsi «donner une chance égale à tous», François Legault estime au contraire que c'est déjà le cas.
Le premier ministre François Legault ne voit pas comment le Directeur général des élections pourrait freiner les dépenses publicitaires en période préélectorale.
Dans une entrevue avec La Presse Canadienne la semaine dernière, le directeur, Pierre Reid, se disait d'avis qu'il faut resserrer la loi électorale pour mettre fin à ce qu'il a qualifié de «bar ouvert».
Difficile en effet d'échapper au barrage publicitaire qui a cours depuis quelques semaines déjà, sinon des mois dans certains cas. Ces dépenses publicitaires partisanes ne sont pas comptabilisées comme la loi l'impose une fois que les élections sont déclenchées.
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«C'était écrit dans le ciel à partir du moment où on met des élections à date fixe, tout le monde sait depuis longtemps qu'il y a une élection le 3 octobre. Ça fait que tous les partis politiques sont sur un pied d'égalité», a-t-il lancé jeudi, alors qu'il se trouvait à Sainte-Adèle dans les Laurentides pour présenter France-Élaine Duranceau, qui sera candidate caquiste dans la circonscription de Bertrand.
Pourtant, il a lui-même reconnu du même souffle que cette égalité n'est que théorique.
«Il y a beaucoup de monde qui ont souvent dit que les libéraux ont un trésor de guerre et ont toujours beaucoup plus d'argent que les autres. Bon, là c'est rendu que la CAQ, ça va bien notre affaire», a-t-il déclaré, précisant toutefois que son parti respectait «de façon religieuse» les règles voulant que les publicités partisanes soient payées à 100 % par le parti et non par des fonds publics.
Mais pour le premier ministre, il semble clair que de vouloir réglementer les dépenses publicitaires partisanes avant le déclenchement des élections est illusoire.
«Si, demain matin, on change la loi, d'habitude une campagne électorale dure cinq semaines, et qu'on dit qu'il ne faut pas qu'il y ait de publicité ou que les coûts soient (comptabilisés parmi les dépenses électorales) dans les dix semaines avant, je vous prédis qu'il y a du monde qui vont faire de la publicité 11 semaines avant.»
«C'est qu'à un moment donné, où trace-t-on la ligne?» s'est-il interrogé.
«Le Parti libéral a sorti son programme au printemps. On ne peut pas empêcher un parti politique de faire connaître ses idées et d'en faire la promotion», a conclu le premier ministre, visiblement à l'aise avec les façons de faire actuelles.
La décision de tenir des élections à date fixe visait surtout à empêcher le parti au pouvoir d'utiliser le pouvoir de déclencher des élections au moment de son choix comme une arme électorale. Certains gouvernements pouvaient ainsi étirer leurs mandats jusqu'à cinq ans ou déclencher prématurément pour prendre leurs adversaires de court.
Cette incertitude rendait difficile le lancement de campagnes publicitaires préélectorales. Un des effets de l'imposition d'une date fixe pour les élections est de permettre à tous les partis de décider de faire de la publicité bien avant le déclenchement, sachant quand le scrutin aura lieu, ce qui favorise évidemment les partis mieux nantis financièrement. Or, c'est justement pour éliminer cet avantage que les règles entourant les dépenses électorales ont été mises sur pied, mais elles ne s'appliquent qu'à partir du moment où l'élection est déclenchée.