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Le premier ministre en fait une question de survie pour la nation québécoise lors du congrès national de la CAQ, n'hésitant pas à brandir le spectre de la disparition progressive de la langue française au Québec, si le statu quo est maintenu.
Un nouvel affrontement se dessine entre Ottawa et Québec autour de l'enjeu du contrôle de l'immigration.
Le premier ministre François Legault tient absolument à rapatrier au Québec l'ensemble des pouvoirs en immigration, une compétence traditionnellement partagée entre les deux paliers de gouvernement.
Il en fait une question de survie pour la nation québécoise, n'hésitant pas à brandir le spectre de la Louisiane et de la disparition progressive de la langue française au Québec, si le statu quo est maintenu.
Il a dit dimanche avoir l'intention de réclamer un «mandat fort» de la population lors du scrutin du 3 octobre pour se donner un véritable «rapport de forces» avec Ottawa, quand viendra le moment de négocier un éventuel rapatriement de tous les pouvoirs en immigration au Québec, sauf les réfugiés.
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M. Legault a choisi de clore le congrès de son parti, la Coalition avenir Québec (CAQ), dimanche, par un discours à forte teneur nationaliste prononcé devant plus d'un millier de militants réunis à Drummondville tout le week-end autour du thème de la fierté.
Le contrôle total de l'immigration par l'Assemblée nationale est lié à «l'existence même» du peuple québécois, a-t-il soutenu, en rappelant que le gouvernement fédéral avait un pouvoir de décision pour environ la moitié des nouveaux arrivants, incluant ceux qui arrivent par la filière des réunifications familiales. On estime que la moitié d'entre eux ne parlent pas français, une menace pour le Québec, selon lui.
La demande de rapatriement des pouvoirs en ce domaine n'est pas une requête nouvelle de la part du Québec, qui a toujours frappé un mur par le passé.
Mais M. Legault en fait une priorité et se dit confiant de réussir là où d'autres ont échoué avant lui. Les Québécois doivent donc s'attendre à entendre beaucoup parler d'immigration durant la prochaine campagne électorale, avec en fond de scène les pressions à exercer sur le premier ministre Justin Trudeau et les chefs des partis d'opposition à la Chambre des communes, invités eux aussi à se commettre.
«Je suis confiant qu'on va aller les chercher ces pouvoirs en immigration», a-t-il dit, en conférence de presse, par la suite, en demeurant cependant évasif sur la suite des choses, si jamais il devait essuyer un nouveau refus catégorique de la part du gouvernement fédéral.
Mais il a rejeté l'idée d'un référendum sur le sujet.
Le Québec accueille environ 50 000 immigrants par année.
«C'est important que les Québécois comprennent que c'est une question de survie» pour le Québec français, a dit M. Legault, qui risque de déployer dans les prochains mois ses talents de pédagogue pour convaincre la population d'adhérer à ses vues sur la question.
Car si rien ne change, «ça peut devenir une question de temps avant qu'on devienne une Louisiane», a-t-il insisté.
À propos de l'élection générale du 3 octobre, le chef de la CAQ a dit que la population devrait se méfier des «idéologies» de gauche comme de droite, en faisant allusion, sans les nommer, à Québec solidaire (QS) et au Parti conservateur du Québec (PCQ).
Dans son discours, le premier ministre a tracé un bilan très flatteur des réalisations de son gouvernement, en concluant qu'après quatre ans de gouvernance caquiste, le Québec était plus prospère et plus fier que jamais.
«On a changé le Québec», selon lui, et pour le mieux, apparemment.
Sur le plan économique, il a dit que les électeurs devaient se fier à des gens expérimentés pour affronter le climat «instable» qui se pointe à l'horizon, lors du prochain mandat. Il a pris l'engagement d'aider les gens à combattre l'inflation, et a promis de faire une annonce concrète en ce sens, en argent sonnant, durant la prochaine campagne électorale.
Mais il n'a pas soufflé mot sur le problème économique le plus grave de l'heure et le plus urgent, soit la pénurie de main-d'oeuvre.
Il n'a pas non plus énuméré les nombreux problèmes d'accès aux soins de santé, avec les listes d'attente qui s'allongent sans cesse, tant à l'urgence, que pour obtenir une chirurgie ou figurer sur la liste des patients d'un médecin de famille.
Mais il a dit avoir dans son jeu la «carte maîtresse» pour régler les différents problèmes du réseau dans un second mandat, en la personne de Christian Dubé, son ministre de a Santé, qui a annoncé récemment son intention d'être candidat à nouveau. M. Dubé a reçu alors une ovation des militants caquistes.
Pendant ce temps, à quatre mois de l'échéance électorale, le processus de recrutement de candidats de la CAQ aux prochaines élections va rondement. Il y a déjà près d'une centaine de circonscriptions qui connaissent le nom de leur candidat caquiste, dont actuellement la moitié sont des femmes. Il reste 29 candidats sur 125 à identifier.