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François Legault n'a visiblement pas aimé que les partis d'opposition l'accusent de ne pas avoir rempli sa promesse de remettre «plus d'argent dans le portefeuille des Québécois».
Le premier ministre François Legault n'a visiblement pas aimé que les partis d'opposition l'accusent de ne pas avoir rempli sa promesse de remettre «plus d'argent dans le portefeuille des Québécois» comme ils l'ont fait cette semaine.
Dans une missive publiée dimanche matin sur sa page Facebook, M. Legault a dressé une longue liste des mesures prises par son gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2018 pour venir en aide aux Québécois qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
Le premier ministre a notamment souligné la réduction des taxes scolaires, l'augmentation des allocations aux familles, l'imposition d'un tarif unique pour les services de garde, ainsi que l'envoi de chèques pour contrer les impacts de l'inflation.
M. Legault a tenu à faire cette sortie, a-t-il expliqué, pour répondre aux partis d'opposition à l'Assemblée nationale, qui l'ont accusé cette semaine de ne pas en faire assez pour aider les Québécois à s'adapter à la hausse galopante de l'inflation.
«Les oppositions viennent de se réveiller, mais moi je n'ai pas attendu pour aider le monde. Ça fait cinq ans que je travaille à remettre plus d'argent dans votre portefeuille et j'ai bien l'intention de continuer», a écrit le premier ministre, pour qui publier un long message la fin de semaine sur ses réflexions est devenu une habitude.
Or, François Legault s'est défendu dimanche d'être «déconnecté» de la réalité des plus démunis, rappelant avoir lui-même grandi dans une famille modeste.
«On n'était pas riche chez nous, a-t-il raconté. Pour tenir son budget, ma mère avait un système de petites enveloppes pour chaque dépense: l'hypothèque, l'épicerie, même une enveloppe pour la quête du dimanche! Je me souviens qu'elle se sacrifiait pour nous.»
Lors de la campagne électorale de 2018, au terme de laquelle il a décroché son premier mandat à titre de premier ministre, M. Legault dit donc avoir lu les commentaires laissés par les citoyens sur sa page Facebook qui lui mentionnaient: «On est avec vous, on vous appuie, mais oubliez-nous pas.»
«Les histoires qu'on me racontait, ça m'a remué», a-t-il avoué.
C'est pourquoi, a-t-il écrit, l'une de ses premières commandes à son nouveau ministre des Finances, Eric Girard, a été de faire un geste pour aider les aînés les moins riches.
«On ne l'avait pas promis en campagne électorale, mais on a quand même versé un montant de 200 $ à des centaines de milliers de personnes âgées qui avaient de la misère à arriver. Je me souviens de commentaires comme quoi 200 $, ce n'était pas grand-chose. Mais moi je me souvenais de ma mère pour qui chaque dollar était compté. Quand on n'a pas des gros revenus, 200 $, ça compte.»
Dans son message, M. Legault a ensuite présenté les mesures prises par son gouvernement pour remettre «plus d'argent dans le portefeuille des Québécois», incluant des versements pour aider à l'achat de matériel scolaire, l'ajout d'une période de deux heures gratuite pour accéder aux stationnements des hôpitaux et des centres de soins de longue durée, sans oublier les chèques de 500 $, puis de 400 $ à 600 $ dans un second temps, qui ont été envoyés dans les derniers mois en réponse à l'inflation.
«Je pourrais continuer longtemps à faire la liste de toutes les mesures qu'on a prises comme gouvernement pour que vous ayez plus d'argent. Aucun gouvernement au Canada en a remis autant», s'est-il targué, avant de lancer une dernière flèche en direction des partis d'opposition.
«Ce qui m'a décidé à vous écrire tout ça, ce sont les attaques de Gabriel Nadeau-Dubois et Paul Saint-Pierre-Plamondon. Ils viennent de découvrir que beaucoup de Québécois avaient besoin qu'on leur laisse plus d'argent et qu'on les aide. Pendant que je travaille depuis cinq ans à aider le monde concrètement, le chef du PQ a déchiré sa chemise contre les baisses d'impôt. M. Nadeau-Dubois, lui, voulait piger dans vos poches avec ses taxes orange. Faut avoir du front?»
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a répondu au premier ministre dans un texte publié sur ses réseaux sociaux, dimanche après-midi, disant que «François Legault n'a pas aimé que Québec solidaire mette le doigt sur le bobo».
«Tout coûte trop cher. Les loyers, les hypothèques, l'épicerie, les fournitures scolaires. Vous m'en avez parlé tout l'été. Le bouclier anti-inflation de la CAQ, c'était un bouclier à usage unique. Le chèque de 500 $ est dépensé depuis longtemps et la pression continue d'augmenter», a écrit M. Nadeau-Dubois.
Il souligne également dans sa publication que les baisses d'impôts de la CAQ n'ont pas aidé la classe moyenne, et il a invité le premier ministre à s'attarder au prix des loyers et des maisons.
«Le plus gros chèque d'aide qu'a signé François Legault, il n'était pas destiné aux Québécois et aux Québécoises. Il était pour les députés. 30 000 $ d'augmentation minimum, d'un seul coup. Il n'en a pas parlé, dans son statut Facebook. Êtes-vous surpris ?», a aussi affirmé M. Nadeau-Dubois.
Avec des informations de Thomas Laberge et Patrice Bergeron