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Si le conseil de ville adopte la résolution, elle imitera une liste grandissante de villes canadiennes, dont Toronto, Edmonton et Hamilton.
Deux élus indépendants siégeant au conseil municipal de Montréal ont présenté une résolution visant à convaincre la Ville à déclarer la semaine prochaine un état d'urgence sur l'itinérance.
La motion déposée pour lundi demande à la Ville de mettre en place une série de mesures, notamment la mobilisation de «toutes les ressources nécessaires pour assurer que toutes les personnes en situation d’itinérance puissent être logées» et la réquisition de places d’hébergement privées pour abriter les personnes en situation d'itinérance avant l’hiver.
Elle demande également d’allouer plus de ressources aux refuges ainsi que de réquisitionner des fonds supplémentaires à Québec et à Ottawa pour compenser une partie des coûts.
«Nous pensons que nous avons atteint un point vraiment critique», a déclaré Craig Sauvé, l’un des conseillers à l’origine de la motion, lors d’une entrevue.
«Il est urgent de s’assurer que nous avons suffisamment de lits et de places et de refuges pour garder les gens en vie et logés.»
«Les différents paliers de gouvernement se rejettent constamment la faute en matière d’itinérance, mais il est maintenant temps pour Montréal de faire preuve de leadership, d’agir et de protéger nos citoyens», a pour sa part affirmé Serge Sasseville, l’autre conseiller municipal.
Selon lui, le gouvernement du Québec a fait preuve d’une «incompétence flagrante» et la Ville de Montréal a fait plus de discours que d’actions pour s’attaquer au problème.
Citant les pouvoirs exceptionnels énumérés dans la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres, M. Sauvé a dit que la déclaration de l’état d’urgence ne serait pas sans précédent, puisque la Ville a réquisitionné des places d’hébergement lorsqu’elle a déclaré l’état d’urgence pendant la pandémie de COVID-19.
La loi stipule que les municipalités confrontées à un sinistre présent ou imminent peuvent déclarer l’état d’urgence pour une durée de 10 jours «si les règles normales de fonctionnement ne permettent pas de prendre les mesures immédiates requises pour protéger la vie humaine».
M. Sauvé a soutenu que l’état d’urgence peut facilement être renouvelé et que, comme l’itinérance, la pandémie de COVID-19 n’avait pas de fin prévisible au moment de la déclaration de l’état d’urgence.
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Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, qui surveille les places dans les refuges de Montréal, a déclaré que les refuges de la ville offrent actuellement 1835 places, soit plus d’une centaine de places supplémentaires que pendant la même période l’an dernier.
L’objectif, selon l’autorité sanitaire, est d’atteindre 2102 places d’ici décembre. Le CIUSSS a également indiqué que les refuges de Montréal ont presque tous atteint leur capacité maximale.
Une porte-parole de la Ville de Montréal a répondu par écrit qu'il existe «plusieurs autres mesures qui peuvent être déployées plutôt que d'utiliser cet outil à ce moment», ajoutant que la Ville est prête à construire davantage de logements modulaires.
«La ville n'a jamais déclaré l'état d'urgence pour les sans-abris», a précisé la porte-parole.
Plus tôt en novembre, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a appelé les gouvernements du Québec et du Canada à finaliser une entente pour débloquer ce qu'elle a déclaré être les 100 millions $ promis pour aider à fournir un abri et d'autres formes de soutien à la population en situation d'itinérance de la province.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a répondu aux allégations selon lesquelles la province n'intervient pas par une déclaration écrite affirmant qu'il a augmenté les fonds pour répondre à la crise des sans-abris dans la province, qui, selon lui, totalisent maintenant près de 410 millions $ sur cinq ans.
Quant aux 100 millions $ demandés par Montréal, le ministère a soutenu que les discussions étaient toujours «en cours».
James Hughes, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery, a déclaré qu'il soutiendrait la déclaration.
David Chapman, directeur général de Résilience Montréal, a affirmé que la déclaration de l’état d’urgence pourrait aider les groupes communautaires comme le sien à donner un toit à plus de personnes.
«Si vous n’avez pas d’endroits accessibles, chauds et sûrs pour les sans-abris qui passent l’hiver, le résultat final sera une augmentation significative du nombre de décès de sans-abris», a-t-il indiqué, expliquant qu’une augmentation significative de la consommation de fentanyl tue un nombre croissant de personnes en situation d'itinérance dans la métropole.
Cependant, M. Chapman a souligné que, même si Montréal vote en faveur de la motion, les résidents sont souvent prompts à rejeter l’ajout de refuges pour sans-abris et de logements subventionnés dans leurs propres quartiers.
Si Montréal soutenait la motion, elle rejoindrait une liste croissante de villes à travers le Canada qui ont déclaré l’état d’urgence ces dernières années.
En janvier, Edmonton a adopté une motion déclarant l’état d’urgence en matière d’itinérance et de logement. En Ontario, Toronto et Hamilton ont déclaré leur propre état d’urgence au printemps 2023.