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Les deux priorités: l'identité et la prospérité québécoises.
Le premier ministre québécois, François Legault, a révélé jeudi quelles étaient ses attentes envers les chefs fédéraux alors que la campagne électorale bat son plein.
M. Legault a d'emblée dévoilé quelles étaient ses deux priorités: l'identité et la prospérité québécoises.
«Sur l’identité, ma plus grande inquiétude […] c’est l’immigration, les menaces sur l’avenir du français, qui est déjà en déclin au Québec», a lancé le premier ministre. Il a cependant ajouté que son «problème» n'était pas les immigrants et qu'il saluait leur volonté d'améliorer leur sort au Québec, mais plutôt «leur nombre».
«Le gouvernement fédéral a vraiment perdu le contrôle au cours des dernières années, il y a eu une explosion du côté des immigrants temporaires», a mentionné M. Legault, réaffirmant au passage sa volonté qu'Ottawa octroie davantage de pouvoirs en matière d'immigration à Québec.
Il demande au passage la réduction de moitié le nombre d'immigrants temporaires sur le sol québécois d'ici trois ans. «Il est temps que le fédéral respecte pleinement nos compétences, nous donne plus d’autonomie sur l’immigration temporaire et investisse à la hauteur des besoins pour soutenir notre économie.», insiste M. Legault.
Il a d'ailleurs salué la promesse «extraordinaire» de Pierre Poilievre de céder au Québec le pouvoir de sélectionner certains immigrants via le Programme de mobilité internationale (PMI).
«Je veux souligner le geste qui a été posé hier soir par M. Poilievre de s'engager à transférer au gouvernement du Québec la sélection de (...) plus de 90 % des travailleurs temporaires du programme PMI», a-t-il déclaré.
«C'est tout un gain pour le Québec, (...) c'est extraordinaire et j'espère que les autres chefs vont suivre», a-t-il ajouté, disant vouloir réduire à 200 000 le nombre d'immigrants temporaires sous contrôle fédéral au Québec d'ici trois ans.
Alors que la guerre commerciale avec les États-Unis est sur toutes les lèvres, le premier ministre demande aux chefs fédéraux, dans le cadre d'éventuelles négociations avec le président américain, de protéger «les secteurs-clés» de l'économie québécoise, incluant la gestion de l'offre. «C'est très important pour nos petites fermes dans nos régions du Québec. Ça inclut aussi d'investir davantage dans nos infrastructures. Actuellement, le fédéral ne fait pas sa part [...]», poursuit-il.
Dans l’intention d’accélérer les projets industriels, François Legault réclame aussi du futur gouvernement fédéral de cesser les évaluations environnementales. «Je pense que le gouvernement fédéral peut faire confiance aux provinces, au Québec, pour les évaluations environnementales. Je demande aux chefs fédéraux de s’engager à ne plus faire d’évaluations environnementales», a-t-il détaillé.
Plus tôt, les partis d'opposition à l'Assemblée nationale se sont inquiétés des droits de douane de 25 % que les États-Unis imposeraient dès le 2 avril au secteur de l'automobile.
Ils ont demandé à François Legault de s'assurer que le gouvernement fédéral ne fasse pas de concessions sur le dos du Québec dans ses efforts pour protéger l'industrie de l'auto de l'Ontario.
«C'est quoi, notre priorité de nos demandes au fédéral? C'est de protéger l'économie québécoise», a déclaré en point de presse le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.
«Dans aucun cas, il faut que les entreprises et l'industrie québécoise soient sacrifiées en vue d'un futur "deal", quel qu'il soit», a poursuivi le co-porte-parole de Québec solidaire par intérim, Guillaume Cliche-Rivard.
«Mark Carney a dit ce matin: "Je veux parler à M. Trump." Moi, je ne veux pas que le Québec puis son industrie, notamment l'industrie laitière, fassent les frais d'un futur "deal" au profit de l'Ontario», a-t-il renchéri.
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a abondé dans le même sens. «Je crains qu'il y ait des monnaies d'échange pour protéger l'automobile canadienne», a-t-il dit.
Les chefs de partis fédéraux doivent s'engager à protéger l'économie québécoise, a insisté en conférence de presse M. Legault, qui mettra également le cap vers l'Allemagne dans les prochains jours pour y mener une mission économique.
«La meilleure façon de répliquer, c'est de se diversifier et de trouver de nouveaux alliés», a-t-il dit.