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Alexandre Trudeau a affirmé que les dons d'hommes d'affaires chinois à la Fondation avaient été négociés avant que son frère ne devienne premier ministre.
Le frère du premier ministre canadien a assuré mercredi auprès des députés à Ottawa que la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau n'a été impliquée dans aucune tentative d'ingérence étrangère de la Chine, alors que l'organisation continue à faire l'objet de questions sur des dons controversés.
Alexandre Trudeau est impliqué dans la Fondation qui porte le nom de son père depuis ses tout débuts _ il en a été directeur jusqu'en 2020. Il a soutenu que les dons d'hommes d'affaires chinois avaient été négociés avant que son frère ne devienne premier ministre.
Voyez le reportage de Sabrinet Rivet sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
«Que la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau ait cherché à influencer le gouvernement de Justin Trudeau ou qu'elle ait même eu un quelconque lien avec le gouvernement de Justin Trudeau, la réponse à toutes ces questions est résolument non», a-t-il déclaré.
Il a insisté sur le fait qu'il n'y a eu aucune ingérence étrangère ni possibilité, intention ou moyen d'ingérence au sein de la Fondation Trudeau.
Alexandre Trudeau a témoigné devant le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique des Communes.
Le comité enquête cette semaine sur les circonstances entourant deux dons, totalisant 140 000 $, faits en 2016 et 2017 par le milliardaire chinois Zhang Bin et un autre homme d'affaires chinois, Niu Gensheng.
Le «Globe and Mail», citant une source anonyme, avait écrit en février que les donateurs chinois semblaient offrir cet argent dans l'espoir d'influencer le nouveau chef libéral avant un scrutin fédéral qui le plaçait en position de vaincre les conservateurs au pouvoir.
Le premier ministre Justin Trudeau a répété à maintes reprises que cela fait environ une décennie qu'il n'a pas été impliqué dans la fondation.
Alexandre Trudeau a expressément demandé à comparaître devant le comité des Communes pour dissiper ce qu'il qualifie de désinformation. Il a affirmé qu'il ne discute pas des «affaires publiques» avec son frère et qu'ils ne se sont pas parlé en vue de son témoignage.
Alexandre Trudeau a mentionné que les pourparlers avec l'Université de Montréal au sujet d'un don destiné à honorer la mémoire de son père avaient commencé en décembre 2013, «loin de toute idée» d'un gouvernement ou d'une opposition officielle avec à sa tête son frère.
À l'époque, les conservateurs étaient le parti au pouvoir et les néo-démocrates constituant l'opposition officielle.
Morris Rosenberg, qui était à l'époque PDG de la fondation, a déclaré mardi au comité que ces négociations avaient été finalisées en 2015, avant les élections qui ont vu Justin Trudeau devenir premier ministre.
Les dons avaient été faits en parallèle avec une contribution de 750 000 $ à l'Université de Montréal (UdeM).
Des articles du quotidien Le Devoir suggèrent que, selon des personnes impliquées dans les négociations à l'UdeM, les donateurs avaient l'intention d'allouer la totalité de l'argent à l'établissement.
Alexandre Trudeau a déclaré que Zhang Bin avait déjà fait un don de 800 000 $ à l'Université de Toronto et qu'il était heureux de négocier un accord similaire avec l'UdeM.
Il a dit qu'après que la fondation ait été approchée par l'Université de Montréal en 2013, Zhang Bin semblait «un peu contrarié» que l'organisme de bienfaisance soit soudainement impliqué.
«Il était amical, mais pas trop», a raconté M. Trudeau au comité, ajoutant qu'il n'était pas directement impliqué dans les négociations.
M. Trudeau a défendu le fait que sa signature figurait sur un chèque utilisé pour faire le don, affirmant qu'il avait le pouvoir de signature à la fondation. Il estimait qu'il était approprié de jouer ce rôle pour un don destiné à honorer son père.
Les dons visaient également à «exposer les étudiants chinois aux coutumes canadiennes», a-t-il déclaré.
M. Trudeau a fait valoir que Zhang Bin est un philanthrope bien connu. Il ne croyait pas que le milliardaire faisait partie d'un plan élaboré pour influencer le premier ministre.
«En ce qui me concerne, c'est un homme honorable», a-t-il dit.
Faire des affaires avec la Chine en 2016 n'était pas aussi controversé qu'en 2023, a soutenu M. Trudeau: «les choses ont changé».
M. Rosenberg, qui a été sous-ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper de 2010 à 2013, a soulevé un point similaire lors de son témoignage mardi.
Il a dit qu'en rétrospective, la fondation et d'autres organisations canadiennes étaient naïves de penser qu'elles pourraient avoir une «influence de puissance douce sur la Chine», alors qu'elles cherchaient à établir de telles relations à l'époque.
M. Rosenberg a déclaré que l'UdeM pensait qu'exposer les Chinois
à «notre mode de vie, notre état de droit» la Chine serait touchée par osmose.
«Je ne pense pas que nous ayons vu venir le régime actuel, et il nous a fallu du temps pour changer d'avis», a-t-il déclaré.
Alexandre Trudeau, qui s'est bâti une carrière de documentariste, a refusé de parler aux médias avant son témoignage mercredi.
Il est arrivé dans la salle du comité et s'est assis dans le fauteuil des témoins environ 40 minutes avant le début de la réunion, s'adressant à un moment donné au greffier du comité à propos de l'emplacement des caméras dans la salle.
Mercredi, le premier ministre a indiqué qu'il n'avait pas parlé à son frère depuis plusieurs semaines.
«Je pense que mon frère va pouvoir très bien expliquer ce qui s'est passé et sa perspective. Les gens vont voir très clairement qu'au sujet de la Fondation Trudeau, je n'ai pas d'engagement direct ou indirect depuis plusieurs années», a-t-il déclaré aux journalistes.