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52 ans plus tard, GND et PSPP risquent de réussir là où plusieurs autres ont échoué...
Depuis l’élection de Paul St-Pierre Plamondon le 3 octobre dernier, la question de son assermentation au Roi Charles III a pris une place prépondérante dans l’actualité politique québécoise.
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Au-delà du débat sur la pertinence ou pas d’un tel geste, l’espace médiatique qui est alloué à ce débat est déjà une énorme victoire pour le chef péquiste. Il faut dire qu’avec 3 députés, il se devait de faire plusieurs coups d’éclat pour conserver une visibilité essentielle à la survie à long terme de son parti.
En plus d’être une réussite en termes de relations publiques et de mobilisation (une campagne d’appui est en cours sur les réseaux sociaux), PSPP aura aussi réussi au niveau politique puisque Québec Solidaire s’est rallié à sa position. Ses députés n’ont pas prêté allégeance au Roi.
D’ailleurs, le porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois a demandé une réunion d’urgence pour sortir de l’impasse puisque techniquement, les députés qui ne prêtent pas allégeance ne peuvent siéger. Il faudra donc qu’il y ait une solution appliquée d’ici le 29 novembre prochain, sinon, 14 députés seront assis dans les estrades au lieu d’être au salon bleu.
Ce coup de force des deux partis souverainistes est très symbolique du renouveau qui se dessine dans le mouvement indépendantiste. En effet, alors que le projet de la souveraineté semblait reculer, voilà qu’arrivent deux jeunes chefs brillants, charismatiques et excellents communicateurs qui font des gestes d’éclat que leurs prédécesseurs n’avaient pas osé et qui, par ricochet, ramènent le débat sur la modification de la constitution, la «différence» du Québec et l’opposition à la monarchie.
Tous des sujets qui nourrissent le projet indépendantiste, et ce, depuis longtemps. D’ailleurs, ce débat sur le serment d’allégeance dure depuis 1970 alors que les premiers députés Parti Québécois avaient tenté d’éviter le serment à la Reine de l’époque, mais sans succès.
52 ans plus tard, GND et PSPP risquent de réussir là où plusieurs autres ont échoué puisque tout porte à croire que le gouvernement n’aura pas le choix de déposer et de faire adopter un projet de loi qui donne le choix aux députés. Cette réussite provient du fait que leurs valeurs, leurs communications et leurs actions ont été parfaitement alignées, ce qui leur a permis de convaincre et de mobiliser.
En 2016, Jean-François Lisée, alors chef du PQ, avait abordé la question d’un «rapprochement des forces progressistes» sous la forme de candidatures communes ou de stratégies communes afin de faire bloc aux libéraux de l’époque. Finalement, peut-être que la meilleure chose pour le projet indépendantiste est, au contraire, d’avoir deux partis qui sont très différents sur plusieurs enjeux «quotidiens», mais qui ont le même projet «de société».
Depuis 4 ans, on pensait avoir changé l’axe politique au Québec d’une orientation souverainistes-fédéralistes à un angle gauche-droite. À voir aller ces deux chefs qui regroupent plus de 30 % du vote populaire, l’axe pourrait changer à nouveau grâce à leur impulsion. Ils sont la meilleure carte pour le mouvement souverainiste et probablement la dernière carte, car si eux ne réussissent pas, je vois mal qui pourrait leur succéder.
Conseil des ministres aujourd’hui! On parlera toute la journée de ceux qui quittent le Conseil, ceux qui changent de ministère, ceux qui restent et les nouveaux qui arrivent au saint des saints.
Pour ma part, il y’a une nomination qui m’intrigue particulièrement et c’est celle de Pierre Fitzgibbon comme ministre responsable d’Hydro-Québec. Durant les derniers jours, plusieurs articles ont indiqué la volonté du premier ministre de donner au ministre de l’Économie, un « super ministère » de l’économie qui comprendrait l’énergie, levier historique de développement économique au Québec.
La réaction de la PDG d’Hydro-Québec ne s’est pas fait attendre et elle a averti, à mots à peine voilés, que si la stratégie énergétique venait à prioriser le développement économique au détriment des besoins de transition énergétique et de lutte aux changements climatiques, elle pourrait quitter son poste.
Voilà qui met la table à une bataille de titans entre un ministre qui a une influence énorme au gouvernement et une PDG dont la nomination a été saluée de façon unanime au Québec et dont l’influence internationale est énorme.
S’ils s’entendent, le Québec en sortira gagnant, sinon, attendez-vous à ce que les offres soient très nombreuses sur le bureau de Mme Brochu et qu’elle finisse par en trouver une à la mesure de son talent.