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Grâce à la «Marche de solidarité envers les victimes de violence conjugale et de féminicides», Christine Giroux souhaite envoyer un message clair: il faut prendre davantage de mesures pour faire diminuer les féminicides au Canada et au Québec.
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«Je suis moi-même une survivante de violence conjugale. Je trouve que le gouvernement n’est pas à notre écoute, a déploré l’une des instigatrices de l’évènement sur les ondes de Noovo Info. Je trouve qu’il y a des moyens qui sont mis en place, mais qu'ils ne sont pas efficaces.»
Bien que Mme Giroux voit d’un bon œil l’arrivée des bracelets antirapprochement au Québec, elle estime que cette mesure n’est pas encore suffisante, alors qu’il n’y a que «1000 bracelets électroniques dans la province», rapporte-t-elle.
«J’aimerais que chaque récidiviste en matière de violence conjugale puisse en bénéficier d’un, ça va vraiment diminuer les féminicides», a-t-elle lancé.
Christine Giroux mentionne par ailleurs que le bracelet antirapprochement est actuellement une loi provinciale, ce qui fait en sorte qu’un détenu ayant écopé d’une peine de plus de deux de prison n’a pas à s’y soumettre. Une chose complètement illogique aux yeux de la femme, qui dit avoir enduré plus de 23 ans de violences conjugales.
«Mon ex-mari, qui est mon agresseur, il a fait quatre, cinq, six ans de prison. Il est sorti ça fait quelques semaines, il ne peut pas bénéficier du bracelet électronique, parce qu’il a été en prison fédérale et non en prison provinciale. Donc, ce n’est pas accessible à tous, moi je veux que ça soit accessible pour tous. Là, ça fait comme deux catégories de victimes et ce n’est pas correct», ajoute-t-elle.
«Les bracelets électroniques, il faut que ça soit admissible à tout le monde. Tous les récidivistes qui sortent de prison devraient en porter un. Les féminicides vont diminuer de cette façon-là.»
Lors d’un entretien au bulletin Noovo Le Fil week-end, la survivante témoigne que son agresseur a été déclaré coupable à 17 reprises. Malgré ces nombreuses plaintes, l’agresseur est en mesure de sortir de prison et récidive.
«Dès qu’il sort de prison, il me retrouve, a-t-elle confié. J’ai déménagé de nombreuses fois, il me retrouve, il fait une autre agression, il retourne en prison, il retourne en détention, il ressort… Ça fait 23 ans que c’est comme ça.»
Selon une étude de l’Université McGill, une femme sur quatre subirait de la violence conjugale avant d’avoir 50 ans. Une statistique peu surprenante, fustige Mme Giroux.
Outre les bracelets antirapprochement, le mouvement réclame davantage de logements sociaux pour les victimes de violence conjugale, alors que les maisons d’hébergement sont complètement débordées et que les femmes sont dans l’obligation de demeurer avec leur agresseur si elles ne veulent pas se retrouver à la rue, affirme Mme Giroux.
«Savez-vous le nombre de femmes qui restent avec leur agresseur, car il n’y a pas de place dans les maisons d’hébergement? Il y a tellement de femmes qui se font refuser chaque jour. SOS Violence conjugale reçoit des appels et on doit leur dire: "Rappelez-nous la semaine prochaine, on va trouver un endroit, pour le moment on ne peut pas". Il faut des logements sociaux, il faut plus de maisons d’hébergement, a-t-elle conclu.
La «Marche de solidarité envers les victimes de violence conjugale et de féminicides» débute à 13h à la place du Canada et se terminera à la place Émilie-Gamelin dans les alentours de 15h.