Selon le cadre règlementaire, pas moins de 96% de la municipalité de Pointe-Calumet se retrouverait en zone inondable.
«C’est épouvantable», déplore la mairesse Sonia Fontaine. Au total, 2500 résidences de la municipalité seraient touchées, a-t-elle ajouté.
Mme Fontaine demande au gouvernement de retourner à la table à dessin, alors que la municipalité vient tout juste d’investir 38 M$ pour se doter d’une digue.

«On sait que ça n’arrivera probablement plus jamais avec les installations qu’on a fait. Il faut que ça cesse maintenant.»
«C’est le jour de la marmotte, on retourne au point de départ.»
Alors qu’il manque les cartographies complètes, les citoyens demeurent dans l’incertitude.
«On ne sait pas ce qui va nous arriver. Je suis vraiment inquiète», a confié une résidente de Pointe-Calumet.
Sainte-Marthe-sur-le-Lac dit vivre la même situation, alors que la municipalité à fait construire des digues à fort prix après les importantes inondations de 2019. Il s’agissait d’un investissement de 55 M$.

«Les résidents ont reçu un coup de poignard du gouvernement», s’insurge le maire François Robillard, qui déplore que 1800 citoyens se retrouvent désormais en zone inondable.
Après les inondations, on «a permis à tous ces gens de reconstruire sans restrictions de zone inondable et les a indemnisés», ajoute M. Robillard. «Quatre ans plus tard, on leur dit qu’on s’est trompés.»

Les municipalités espèrent que le gouvernement envisagera ces travaux dans leur nouvelle règlementation.
Impossible de vendre leur maison
Désormais en zone inondable, les citoyens craignent que la valeur de leur maison baisse et qu’ils aient de la difficulté à vendre.
«Je ne peux plus vendre ma maison, car personne ne voudra l’acheter. Ce n’est pas correct», a lancé une citoyenne interrogée par Noovo Info.
Selon le courtier en assurances Louis Cyr, aucune compagnie ne voudra assurer les citoyens en zone inondable.
«Une fois qu’on n’est plus assuré, on ne peut plus emprunter. Au final, on se fait voler notre maison par l’État. C’est du jamais vu au Québec», a expliqué M. Cyr.
Le gouvernement lance une consultation publique et la population québécoise a trois mois pour se prononcer sur la nouvelle façon de cartographier les zones inondables.
De son côté, Québec compte faire adopter son nouveau cadre règlementaire dès cet automne pour une entrée en vigueur à compter de 2025.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo.