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Sur la route, nous croisons une livraison de chars blindés en direction de la ligne de front. En une heure à peine, cinq ambulances foncent en direction inverse, gyrophares allumés. Nous sommes à moins de 10 kilomètres des positions russes, et ça se sent.
DOSSIER | Noovo Info en Ukraine
À notre arrivée, l’air est glacial. Le soleil plombe, pour une rare fois, le ciel est bleu… mais dans le ciel, c’est le tonnerre de l’artillerie qui gronde. Koupiansk a été libérée par les forces ukrainiennes en septembre dernier, mais le spectre d’un retour de l’armée russe plane au-dessus de la ville.
Il ne se passe pas un jour sans qu’un missile touche terre dans cette petite ville qui, autrefois, habitait plus de 25 000 habitants. En ce mois de février 2023, c’est dans un village fantôme que nous atterrissons. Le centre-ville est détruit. Les carcasses de voiture brûlées côtoient les chars russes abandonnés.
Au hasard, un homme nous arrête, et nous propose de nous amener au dernier lieu d’une attaque survenue la veille. Une école de musique a été touchée, ainsi qu’un immeuble à logements.
«Nous sommes attaqués tous les jours. Si ce n’est pas ici, c’est ailleurs», lance Oleksander Trofimov.
Crédits photo: Noovo Info
«La vie est difficile, les gens ne veulent pas évacuer, ils ne veulent pas quitter leur terre», martèle l’homme.
Plus loin, dans une autre banlieue de Koupiansk, une quinzaine de personnes se sont rassemblées devant un bâtiment aux allures délabrées. La nouvelle administration est attendue de pied ferme. Les citoyens veulent savoir à quoi s’attendre dans les prochains jours.
«La plus grande peur ce ne sont plus les missiles, mais le retour des Russes», estime l’une des dames.
Crédits photo: Noovo Info
L’économie de la ville a été jetée au sol. Quelques rares chanceux ont toujours un emploi.
«Nous voulons marcher librement dans notre propre ville. Nous voulons travailler, avoir un emploi», s’époumone, Tatiana Antonova, à 85 ans.
«Pourquoi devrions-nous évacuer?» nous lance une troisième citoyenne, Iriana. «Et toi, que ferais-tu si tu avais une maison, des animaux et tes grands-parents ici?»
Crédits photo: Noovo Info
L'accès à la nourriture est aussi un enjeu. Sans l'aide humanitaire, les citoyens se demandent comment ils pourraient survivre.
Voyez le reportage de Louis-Philippe Bourdeau ci-contre.