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Le Dr Guillaume Lafortune, médecin spécialiste à la Polyclinique du Quartier à Granby, affirme que les absences non signalées accentuent les délais déjà très longs pour une consultation médicale. «Au lieu d'avoir par exemple 20 patients dans ma journée, j'en vois entre 16 et 18. Ce sont donc des patients que je vois en moins. C'est une problématique parce que ça coupe des plages pour d'autres patients qui en auraient vraiment besoin», dénonce-t-il.
Les nouveaux patients non urgents qui doivent consulter le Dr Lafortune doivent attendre jusqu’à quatre ans, et c’est en partie attribuable selon lui aux gens qui ne se présentent pas à leur rendez-vous chaque jour. En effet, ce dernier signale qu’au Québec, en neurologie, 55 000 personnes sont en attente d’une consultation.
Dans un contexte où il est déjà très difficile d’avoir accès à des soins, cette situation préoccupe grandement la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), qui soutient que cet enjeu est vécu par la majorité des médecins du réseau de la santé. Dans une réponse écrite envoyée à Noovo Info, la FMSQ affirme que «bien qu’il soit difficile d’évaluer avec précision ces défections, on estime qu’elles représentent environ 10 % des consultations, selon la région […].»
Or, la Fédération pointe notamment du doigt les outils technologiques «incomplets ou défaillants» mis en place par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), et selon elle, les dossiers des patients ne sont pas automatiquement mis à jour dans le cas d'une annulation ou encore d’un déménagement.
De plus, la FMSQ signale que les patients n'ont pas toujours la possibilité de prévenir les établissements de santé qu'ils sont indisponibles lorsqu'un rendez-vous est fixé pour eux. «La Fédération souhaite que le MSSS se penche sur cet enjeu et trouve des solutions afin d’améliorer les systèmes informatiques actuels de prise de rendez-vous», lit-on dans un courriel envoyé à notre salle de nouvelles.
Le Dr Guillaume Lafortune est optimiste que les moyens technologiques seront améliorés dans un avenir rapproché. «Dans un contexte où on essaye d'utiliser le plus judicieusement possible les ressources qu'on a à notre disposition… au moins, les ressources qu’on a, il faudrait les utiliser au maximum et ne pas les gaspiller.»
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo.