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«Le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier».
Les urgences sont engorgées, mais le problème a des branches aussi dans les services préhospitaliers: les paramédics se disent surchargés et ont, eux aussi, attaqué la réforme du système de santé du ministre Christian Dubé, lundi.
Lors d’une conférence de presse à Montréal, des représentants ont déploré que le projet de loi 15, adopté sous bâillon à la fin de la dernière session parlementaire à l’Assemblée nationale, impose désormais au personnel de rester disponible après la fin des quarts de travail.
Pourtant, selon les représentants syndicaux, les paramédics réclament depuis plusieurs années de limiter leurs heures supplémentaires.
«Nous le savons parce que nous le vivons: ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus de paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite», a prévenu Mathieu Lacombe, représentant du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie-CSN.
Urgences-santé, qui couvre le territoire de Montréal et Laval, calcule que les paramédics totalisent 240 000 heures de travail supplémentaire depuis le début de l’année. La Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), elle, compte plus de 4200 heures supplémentaires enregistrées.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.
Les syndicats y voient de la mauvaise gestion, voire «chaotique» – «à l’image des négociations actuelles dans le secteur public».
«Le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier», dit Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.
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La semaine dernière, les ambulanciers paramédicaux de la région de Montréal ont organisé une manifestation contre les nouveaux protocoles ministériels.
Les paramédics ne sont pas les seuls à se montrer critique de la vaste réforme du ministre de la Santé, adoptée sous le nom de Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace. Par exemple, au Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) croit que Christian Dubé ne semble pas conscient qu'il n'aura pas le personnel nécessaire pour mener à bien sa réforme qui mènera à la création d'une nouvelle société d'État.
À la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), on est préoccupé par cette «réforme axée sur le brassage des structures plutôt que sur la réponse aux besoins pressants des patients québécois».
Le regroupement des chefs d’urgences du Québec dit, pour sa part, que le ministre Christian Dubé a échoué à ses responsabilités. Sa porte-parole, la présidente Dre Marie-Maude Couture va plus loin: «nous vous avons interpellé, ainsi que votre équipe, à plusieurs reprises au cours des derniers mois, mais l’inertie reste palpable à tous les paliers décisionnels et la crise ne fait qu’empirer», peut-on lire dans un communiqué.
Ceci dit, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) considère que l'adoption du projet de loi 15 créant l'agence Santé Québec «constitue une occasion de briser enfin les silos du réseau de la santé afin de favoriser la mobilité interrégionale de main-d'œuvre et l'adoption de pratiques innovantes».
L’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS), elle, «salue les efforts du gouvernement visant à améliorer l'efficacité du réseau de la santé et des services sociaux», mais s’est désolée que sa recommandation de créeer un Conseil des gestionnaires de proximité «soit restée lettre morte».
Avec de l'information de La Presse canadienne