En Mauricie, selon des données de Recyc-Québec publiées en 2022, il y a plus de 98 000 tonnes de résidus alimentaires.
«Chaque année, on a besoin de la superficie d’environ 33 parcs nationaux de la Mauricie pour produire la nourriture qu’on gaspille dans ce pays. Ça c'est pour la terre, mais après il y a l'eau et l'énergie qu'on gaspille aussi. Il faut vraiment essayer de sensibiliser à cet enjeu-là », explique Nicolas Dot, gestionnaire des relations publiques de Too Good To Go.
Arrivée au Québec en 2021, l’entreprise Too Good To Go offre depuis maintenant 1 an son service en Mauricie et les gens semblent être au rendez-vous, surtout ceux issus de la génération Z. Les utilisateurs peuvent acheter un panier rempli de divers aliments d'un commerce situé dans le territoire.
Ces produits auraient été autrefois jetés pour multiples raisons.
À Trois-Rivières, il y a, entre autres, Santé En Vrac, la boulangerie Le Panetier et La Belle Haïtienne qui figurent parmi les commerces participants. Il y a aussi quelques bannières comme Métro, Chocolat Favoris et Tim Hortons.
«En l’espace d’un an, ce sont 20 000 paniers surprises qui ont été sauvés par les Trifluviens et les résidents de Shawinigan. Et en parallèle de ça, dans un contexte d’inflation, il y a un incitatif économique, à l’année en sauvant un panier surprise sur l’application, par semaine, on est capable de faire des économies d’environ 700 $», ajoute Nicolas Dot.
Cultive le partage, une initiative de la région vise aussi à réduire le gaspillage alimentaire en créant un pont entre les producteurs locaux et les organismes communautaires pour sauver les surplus agricoles. La coordonnatrice de ce projet espère que les conditions seront meilleures cet été puisque les intempéries de l’an dernier ont réduit, de façon considérable, les quantités de légumes et fruits à donner.
«On va récolter les surplus chez les maraîchers et on veut le valoriser, soit parce qu’il n’était pas en bon état ou parce qu’il y a eu une conjoncture qui fait que le producteur n’a pas été en mesure de le récolter. On constate qu’il y en a des surplus et il y a aussi du gaspillage lorsqu’on n’arrive pas à transformer tout ce qu’on récolte. C’est pour cela qu’on met aussi en place des ateliers de transformation», soutient Jescika Lavergne, coordonnatrice du mouvement Cultive le partage.
Très polluant
Ces initiatives ont aussi un impact sur l’environnement, car le gaspillage alimentaire est extrêmement polluant.
La nourriture gaspillée finit dans les sites d’enfouissement et produit du méthane, un gaz à effet de serre très puissant.
Selon Too Good To Go, le gaspillage alimentaire représente 10 % des gaz à effet de serre.
«À chaque panier surprise sauvé, on est capable d’éviter 2,7 kilos de CO2 en termes d’émission de gaz à effet de serre. Et on est aussi capable d’éviter d’utiliser en vain environ 810 litres d’eau», affirme M. Dot.
Les détails dans la vidéo.