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Le travail d’une doula est d’offrir du soutien moral et de l’accompagnement pratique à une femme enceinte ou à un couple durant la grossesse, la naissance ou la période néonatale. D’autres doulas se spécialisent dans l’accompagnement des personnes en fin de vie.
Puisque les doulas ne pratiquent pas d’acte médical, contrairement aux sages-femmes, leur pratique n’est pas encadrée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Aucun ministère ne s’est non plus penché sur le contenu des formations offertes aux accompagnantes à la naissance. «Ni le ministère de l’Éducation du Québec ni le ministère de l’Éducation supérieure encadrent ce genre de formation», a confirmé Bryan St-Louis, responsable des relations de presse, par courriel à Noovo Info.
L’Association québécoise des doulas indique sur son site internet se pencher sur «les différentes branches de l’accompagnement des doulas». Elle espère bientôt être en mesure de «comparer les différents cursus des écoles pour mieux diriger les futurs membres».
Certaines formations sont reconnues par différentes associations de naturopathie et de naturothérapie. «Les doulas qui ont complété ces formations-là peuvent émettre des reçus pour la clientèle qui a, par exemple, une couverture corporative», explique Annick Bourbonnais, professionnelle de l’accompagnement à la naissance et qui est membre du conseil d’administration de l’Association québécoise des doulas.
Selon l’Association québécoise des doulas, environ 70% du contenu dispensé durant l’apprentissage d’une doula devrait se faire en présentiel ou par l’entremise d’une visioconférence, qui permet un échange entre les participantes et la formatrice.
«Je pense qu’il est de notre responsabilité d'offrir une formation adéquate avant de lancer la personne dans une salle de naissance avec un enfant à naître, puis une famille en plein effervescence», souligne Mme Bourbonnais.
«La formation de doula sert principalement d'arrimage à une disponibilité quand on va être auprès des familles et de ne pas trimbaler tout notre bagage. Et ça, ça ne se fait pas en regardant des vidéos préenregistrées», soutient-elle.
Cette dernière côtoie depuis 12 ans des accompagnantes à la naissance et remarque que la majorité d’entre elles ne pratiquent que deux à trois ans. «La raison, c'est que quand on choisit une formation, on ne choisit pas juste un contenu. On choisit aussi un contenant, c'est-à-dire comment la formation va me soutenir pendant ma formation et après aux premiers accompagnements», explique-t-elle.
Les réseaux sociaux ont contribué à modifier le portrait des personnes intéressées à devenir doula. Sur TikTok, le mot-clic «doula» regroupe 99 100 de publications et 322 000 sur Instagram.
Pour Mme Bourbonnais, l’accompagnante à la naissance était initialement une «personne discrète, humble et dans l’ombre». «Aujourd'hui, avec les médias, les réseaux sociaux, le numérique, la rapidité d'exécution, le temps de concentration qui est très, très éphémère, on voit vraiment des profils complètement différents évoluer dans ce milieu-là», note-t-elle.
Plusieurs femmes ont également décidé d’effectuer un changement de carrière durant la pandémie. Selon une enquête de l'Alliance des centres-conseils en emploi, 35% des Québécois ont considéré ou effectué un changement d'emploi ou de carrière en raison de la COVID-19.
Les parcours professionnels des femmes ont été particulièrement affectées par la pandémie. Près de 54% des pertes d'emplois au Canada ont touché des femmes, tandis que la majorité des programmes de relance économique touchent des métiers où les hommes sont surreprésentés.
Les aspirantes doivent parfois débourser quelques milliers de dollars pour suivre les formations. À l’école Quantik, le coût s’élève à 4 900$ pour devenir une «doula large spectre».
La formation offerte comporte 120 heures en vidéo et environ 50 heures en visioconférence. Un peu plus de 70% de la formation est donc en vidéo.
«Je ne pense pas que de nous baser seulement sur est-ce que c'est en ligne ou est-ce que c'est en présentiel, [pour évaluer la qualité d’une formation]», se défend Mélanie Chevarie, cofondatrice de l’école Quantik. «Ce n’est pas équivalent.»
Elle assure que les étudiantes qui fréquentent son école ont accès à de l’accompagnement lorsqu’elles se retrouvent dans une salle d’accouchement «Elles peuvent texter pour demander s’il y a quelqu’un qui pourrait lui donner des conseils», assure Mme Chevarie, qui pratique depuis le Nouveau-Mexique.
À l’École internationale d’accompagnement Cybèle, les formations pour devenir doulas se dispensent autant en ligne qu’en présentiel.
«Il y a beaucoup de gens qui rentrent chez Cybèle qui ne pouvaient pas retourner sur les bancs d'école, ne pouvaient pas aller faire du présentiel. Probablement qu'ils n’auraient même pas essayé si ce n’était pas une possibilité», considère Cynthia J. Brunelle, directrice de la faculté de fin de vie de l’école et formatrice.
Cette dernière rappelle également que peu de formations pour devenir doula sont dorénavant disponibles en présentiel.