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La critique libérale en matière de sécurité publique, Jennifer Maccarone, est du même avis et dénonce l’inaction du gouvernement. «Il y a un manque de personnel criant. Les conditions de travail sont très difficiles, il y a du temps supplémentaire obligatoire», énumère-t-elle.
Pendant ce temps, à l’intérieur des prisons, les soins mineurs aux détenus sont priorisés à des mesures de sécurité comme les fouilles. Ce changement serait opéré depuis que les CIUSSS sont impliqués dans les établissements carcéraux.
«On va se faire mettre de la pression pour aller chercher les gars, pour les amener à l'infirmerie, pour toutes sortes de consultations qui sont parfois bénignes. Les médecins de l'urgence nous demandent de ne plus venir avec les détenus parce qu'on est là pour des choses bénignes», illustre Marcel*, un agent correctionnel du Centre de détention de Québec s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Et Marcel ne doit pas aller chercher bien loin pour illustrer ses propos. «On a amené une fille du secteur féminin pour des saignements abondants. Par contre, les saignements, c'était des menstruations», raconte-t-il.
En prison, chaque détenu a un compte où son entourage proche est autorisé à déposer de l’argent; le compte cantine. Seul l’argent comptant est accepté, ce qui peut compliquer le travail des enquêteurs.
Marcel donne en exemple le cas d’un proxénète incarcéré, dont la conjointe vient régulièrement déposer de l’argent dans le compte cantine. «On peut facilement supposer que les sommes sont issues de la prostitution. Lorsque le détenu va être libéré, il a un chèque du gouvernement qu’il peut déposer dans son compte», indique-t-il.
Il n’y a aucune limite au montant qui peut être accumulé dans les comptes cantines.
Questionné par Noovo Info, le ministère de la Sécurité publique soutient que les directions des prisons ont leur mot à dire dans la gestion des comptes cantines.
Au Centre de détention de Québec, par exemple, les montants par dépôt sont limités à 1000 $. À l’établissement de Montréal, un détenu ne peut dépenser plus de 200 $ par semaine à la cantine.
*Prénom fictif
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.