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Après un an et demi à son poste, la ministre propose donc une solution: Mobilité Infra Québec, ou MIQ pour les intimes. Comme elle l’explique depuis quelques jours, le projet de loi créerait une agence pour le développement des grands projets de transport collectif. Cette nouvelle «petite» équipe aura pour mission de contrer les problèmes qui ont freiné les ambitions du gouvernement en transport en commun.
Le ministère des Transports compte déjà 8000 employés. Alors, pourquoi créer plus de postes?
La ministre dit s’être inspirée de la culture d’entreprise de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui était justement responsable de livrer l’unique projet de transport collectif durant les six ans de la Coalition avenir Québec (CAQ) au pouvoir, soit le Réseau express métropolitain (REM).
Le projet du REM aura coûté 7,8 milliards de dollars pour 67 kilomètres.
«Si on veut être capable d’aller chercher et de retenir les meilleurs, des gens qui en ont déjà fait des projets, il faut pouvoir être compétitif, notamment au niveau des salaires», explique-t-elle.
Et après tant d’années au pouvoir, qu’est-ce que la ministre peut espérer accomplir en seulement deux ans avec MIQ?
«Je veux qu’on puisse en faire d’autres, parce qu’à Québec, dans l’est de Montréal et sur la Rive-Sud, il faut rapidement que ça se fasse», soutient la ministre.
Dans les récentes semaines, le gouvernement caquiste a connu quelques escarmouches avec les maires, particulièrement avec Valérie Plante à Montréal et Bruno Marchand à Québec, sur le financement des sociétés de transport qui sont déficitaires d’environ un demi-milliard.
Les municipalités ont déploré l’inaction du gouvernement provincial dans son dernier budget. Mais la ministre réitère son point et demeure catégorique: «on ne peut pas juste se refiler des factures entre nous. Sur le transport collectif, on n’a jamais mis d’argent. Donc il faut trouver une solution».
Rappelons que le Parti québécois et Québec solidaire avaient proposé de piger dans le 1,7 milliard de dollars du Fonds vert, argumentant que le lien entre l’environnement et le transport collectif est une évidence. La proposition n’avait toutefois pas trouvé preneur chez la CAQ.
Mme Guilbault admet que lorsqu’on pense au transport collectif, on a le réflexe de se tourner vers les grandes villes comme Montréal et Québec.
«En étant capable enfin de livrer des projets, on complète notre toile de transport collectif», soutient-elle. Et ultimement, cette toile pourrait rejoindre des villes comme Sherbrooke, en Estrie, et Gatineau, en Outaouais.
Pour l’instant, il n’y a pas de date de lancement officielle de cette nouvelle équipe, mais la ministre souhaite la rendre opérationnelle dès 2025.